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Camarade,

 

Utilise les tracts et les articles de ce blog, ils ne sont la propriété de personne, ils ne font que refléter  les positions  d'une classe qui vit, qui lutte pour supprimer sa propre condition de salariée. Diffuse ces textes, discute-les, reproduis-les. 

Soyons le ferment ouvrier révolutionnaire et  lançons  nous  à l'assaut  du capitalisme qui  nous  exploite et nous opprime du nord au sud  de  l'est  à l'ouest !

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ VOUS,
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LES ARMEES, LES POLICES, LA PRODUCTION DE GUERRE, LES FRONTIERES, LE TRAVAIL SALARIE !
ARMES, POUVOIR, ECONOMIE AU PROLETARIAT !

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Ses camarades qui ne sont plus, mais qui par leur travail de militants révolutionnaires sont et seront, enrichissant par-delà de nous la mémoire accumulée de toute leur expérience de lutte, cuirassant le futur afin de nous armer dans nos combats jusqu'au triomphe de la révolution sociale pour qu’enfin se réalise la véritable communauté humaine. Vive la  révolution sociale !

 

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 15:38

POUR L’ORGANISATION DE CLASSE

 


Entre la conscience claire de la nécessité d'abattre plusieurs millénaires d'exploitation par la destruction du capital et son travail salarié et les luttes actuelles généralement embourbées dans un aspect purement défensif (et ce quand il y a lutte) existe un fossé qui peut et doit être franchi. Mais le franchir dès maintenant suppose en premier lieu de la part de ceux qui aspirent au communisme, société sans classes, une meilleure approche de la situation réelle de la lutte de classes et une plus nette compréhension de leur propre rôle pour influer sur cette situation.
Des galons nous n'en avons pas, nous n'en voulons pas et nous n'aurons pas! Mais force est de constater la différence, pour ne pas dire l'abîme, qui sépare un prolétaire révolutionnaire d'un prolétaire soumis, un prolétaire aspirant à l'unité de classe d'un prolétaire aussi égoïste et misérable que la société qui l'opprime et l'exploite. Cette différence nous ne la faisons pas gratuitement, c'est le système basé sur le travail aliéné qui nous l'impose et la maintient par la force de son pouvoir et de sa dictature de classe à la sauce démocratique ou totalitaire. Le manque de perspective claire dans le monde exploité et par le monde exploité agrandit ou restreint suivant les périodes et les situations, le fossé existant entre les possibilités objectives que ne saisissent au début que des minorités communistes, et l'élément subjectif de l'ensemble de la classe dont les membres agissent dans le cadre étroit et mesquin du système qui l'exploite, sans lui porter atteinte. Toutes les tergiversations syllogistiques mécanistes, dialectiques, etc... voulant contourner ou nier cette réalité parceque le faire remettrait en cause la totalité d'une praxis (théorie et pratique) empêche de prendre le taureau par les cornes et de transformer la réalité elle-même. Or cette réalité nous voulons et nous pouvons la transformer dès maintenant. Tout le monde ne le voit pas ainsi y compris parmi ceux qui n'ont d'autres intérêts dans ce système social que celui de préserver leurs propres chaînes. Mince intérêt que celui-là et pourtant depuis le célèbre manifeste qui proclamait :"les prolétaires n'ont que leurs chaînes à perdre et un monde à gagner' c'est le même système d'exploitation qui domine sur la planète alors même que les conditions matérielles pour sa transformation révolutionnaire sont archi présentes.  
                                                                                                                                                                                           Si la classe prolétarienne dans son ensemble poussée par ses conditions d'existence était révolutionnaire à tout moment, ou du moins de façon linéairement mécanique par rapport à la détermination relative ou absolue de ses conditions de vie, il y a belle lurette que la révolution sociale aurait triomphé. Le problème de l'organisation permanente des prolétaires révolutionnaires ne se poserait même pas puisque l'ensemble de la classe exploitée constitue rait d'emblée une force suffisamment puis santé et consciente pour renverser l'ordre existant. Il n'en est point ainsi puisque chacun peut constater que nous vivons encore sous le régime de l'exploitation capitaliste et qui plus est sous sa forme décadente, c'est-à-dire antihistorique. Une précision s'impose ici quant à la définition et l'utilisation du terme historique. Par ce terme nous n'entendons pas telle stalinisme et ses rejetons de toutes sortes (maoïstes, trotskistes IV etc...) une ligne droite comportant diverses étapes par lesquelles l'ensemble des sociétés vivant sur la croûte terrestre (et pourquoi pas dans 1'univers) doivent toutes fatalement passer pour enfin pouvoir poser et surtout résoudre le problème des contradictions internes et externes des sociétés basées sur l'exploitation d'autrui.
"...A force de se mettre à la remorque des pays avancés, un pays arriéré ne se conforme pas à l'ordre de succession: le privilège d'une situation historiquement arriéré- ce privilège existe - autorise un peu pire, ou bien, plus exactement, le force à s'assimiler du ’tout-fait’ avant les délais fixés en sautant une série d'étapes intermédiaires. Les sauvages renoncent à l'arc et aux flèches, pour prendre aussitôt le fusil sans parcourir la distance qui séparait dans le passé ces différentes armes..." Léon Trotsky in "Histoire de la révolution russe" tome 1 Février page 41.
Ce que nous entendons par historique ce sont les conditions générales existant sur terre indépendamment des particularismes dans tel ou tel secteur du monde, favorisant l'épanouissement collectif et individuel du genre humain. Le capitalisme est désormais anti-historique parcequ'il a, indépendamment de sa volonté, développé les conditions optimales au niveau mondial de son propre dépassement par la révolution. Dit d'une autre façon: toutes les conditions matérielles sont présentes pour pouvoir affirmer et imposer pratiquement le communisme, la société sans classes. 
Continuons maintenant après cette précision nécessaire :
Le prolétariat de par sa place dans les rapports de production à un certain stade d'évolution historique est la seule classe historiquement révolutionnaire. N'étant subversive qu'historiquement elle ne peut l'être ni dans son ensemble à tout moment ni de façon mécanique. D'autres facteurs actifs (objectifs et surtout subjectifs) interviennent pour l'empêcher d'agir comme elle devrait en tant que classe exploitée pouvant s'approprier les énormes moyens matériels qui favoriseraient son émancipation et celle de l'humanité. L'échec du début de la révolution mondiale en Russie et sa transformation en contre-révolution nous l'a prouvé et nous le prouve malheureusement encore. Que de nombreuses générations de prolétaires aient cru en "la patrie du socialisme" a permis la seconde boucherie mondiale non sans l'aide des prétendus opposants, trotskistes principalement qui ont trahis les principes même de défaitisme révolutionnaire et de l'internationalisme prolétarien. Au moment de la seconde guerre mondiale par exemple, qui peut nier la différence énorme entre l'ensemble de la classe et les minorités (trop minoritaires) qui ont su maintenir des positions classistes et révolutionnaires? Personne à moins de déformer la réalité au point de la faire coincider avec son propre vouloir! Mais cet "optimisme" en trompe-l’œil n'a que faire avec l'analyse nécessaire de la situation. Ne pas pleurer, ne pas rire, mais comprendre et agir en conséquence ajouterons nous.                                                                                                                    
Tout ceci pour affirmer que l'association pratique et permanente des minorités communistes s'érigeant contre les barrières usinistes, sectorielles, régionales, nationales ou continentales, est une nécessité induite non seulement par la volonté et l'esprit des révolutionnaires mais également (il y a relation dialectique) par la lutte de classe qu' quelle que soit le niveau où elle se trouve. La constitution du prolétariat en classe révolutionnaire ne peut-être laissée à la seule spontanéité historique sans trahir sa propre classe et cette spontanéité dont nous faisons  partie. Car de fait tout révolutionnaire tout communiste, indépendamment de son origine sociologique individuelle, fait partie intégrante de la seule classe subversive en puissance aujourd'hui et doit contribuer ,à contre-courant le plus souvent, à l'unité de classe contre le vieux monde. Dans ce sens nous réaffirmons avec "le manifeste communiste de 1847" que la constitution du prolétariat en classes suppose sa constitution en parti (au sens large du terme).
Ce qui par ailleurs signifie pour nous, qu’aucun groupe, aucune organisation ou parti ne peuvent prétendre à moins d'être stupide voire dangereux, représenter dès maintenant ce futur parti, c'est-à-dire la constitution du prolétariat en classe. La modestie n'a jamais tué personne, le contraire certainement et ne cherchez pas dans cette affirmation une parenté avec le démocratisme- crétin. Nous ne sommes ni crétins ni démocrates, nous sommes communistes sans pour autant prétendre être les seuls bien que nous soyons convaincus de notre raison, de nos idées, de notre base programmatique et de notre action.
Nous vivons donc une situation paradoxale prouvant à elle seule le degré de décadence de toute la civilisation capitaliste. Le début d'une révolution prolétarienne internationale en Russie a échoué et s'est transformée en contre-révolution mondiale (cf Parti-Etat, Stali­nisme, Révolution de G.Munis). Alors même que toutes les conditions objectives sont présentent pour la réalisation du communisme, la guerre n'a pas cessé dans le monde depuis le second carnage impérialiste mondial, un tiers de la planète crève de faim et la lutte pour le poste de travail aliéné procurant de quoi reconstituer sa force de travail au détriment du besoin des autres prolétaires persiste malgré quelques sursauts épisodiques et des combats massifs comme en Pologne quoique sans orientation communiste, mais sans unité_ et solidarité réelle dans la plupart des cas. Il y a donc décalage ou retard énorme entre la possibilité matérielle de réalisation du communisme et le niveau de conscience révolutionnaire de classe (aspect subjectif) ;c'est dans ce sens que nous reprenons la phrase de Trotsky:"La crise de l'humanité est une crise de direction révolutionnaire», cette dernière ayant été décimée par la contre-révolution stalinienne aidée de la Quatrième Internationale mort-née du point de vue communiste, alors même qu'une attitude internationaliste de sa part pendant la guerre impérialiste aurait pu en faire un pôle d'attraction communiste fort et puissant, susceptible de remettre en cause toutes les idées fausses sur lesquelles reposait sa constitution. Le terme "direction" peut choquer mais pourtant dans ce qui est communément appelé "spontanéité de classe" s'insèrent les éléments plus combatifs et plus décidés, même si ces derniers étaient jusque là inorganisés. Toute action part forcément d'une détermination individuelle ou collectivement réduite avant d'embraser la quasi-totalité de la classe. La pratique à tous les niveaux (organisationnel, politique, social) des éléments déjà organisés en faveur de la société humaine sans classes est nécessaire. Ces derniers ne peuvent sous aucun prétexte autolimiter leur action. Celle présente, nous limite déjà suffisamment! "C'est à la classe de..."  " Par elle-même la classe sait" etc... ne sont que des subterfuges favorisant l'inaction là où précisément l'action révolutionnaire est indispensable, d'autant plus que la réaction elle, s’organise et de quelle manière (syndicats, comités d'entreprise assemblées bidons etc...).             
Il ne suffit pas d'accepter l'organisation des révolutionnaires qui peut certes permettre des discussions fructueuses et la publication régulière d'in journal théorique et de propagande, encore faut-il que cette dernière n'attende pas béatement la spontanéité post- crisum ; Les propositions concrètes pouvant favoriser l'unité de classe par l'attaque de la base sur laquelle repose le capital(extraction de plus-value) doivent être mises en avant non à l'économie nationale, moins de travail et plus de paie, non aux licenciements, embauche massive des chômeurs, non aux cadences, non à la hiérarchisation de notre classe, attaquent de plein fouet l'accumulation du capital dans la perspective de son abolition par la prise du pouvoir politique du prolétariat. Au nom de quel principe ne devrions nous pas les défendre becs et ongles contre toute la racaille marchande de "nos" entreprises? De plus ces consignes ne supposent aucune amélioration dans le cadre du système qui nous exploite mais tendent effectivement à la construction dynamique d'une unité de classe suffisamment forte pour faire sauter irrémédiablement les verrous qui retiennent nos chaînes. S'il n'ya pas à se situer délibérément au-dessus de la classe prolétarienne en ne la considérant que comme masse malléable, pourquoi faudrait-il se situer en dessous d'elle? Non nous sommes des prolétaires révolutionnaires et nous agissons en tant que tels, du moins c'est ce que nous prétendons faire. Il n'y a ni volontarisme ni activisme à outrance là dedans nous ne faisons que poser des problèmes importants pouvant être résolu dans et par le mouvement communiste.                                                 
Nos positions et la pratique que nous nous assignons ne tombent pas du ciel, bien comprendre ce qui s'est passé depuis 1914 est nécessaire pour comprendre l'abjecte situation présente de façon à éviter les écueils où ont échoués (quand ils ne l'ont pas directement façonné  faute d'expérience ou de recul face aux événements) les révolutionnaires du passé. Le mouvement de subversion de l'ordre établi ne commence pas avec nous. Nous sommes le produit historique de la lutte de classes et des avancées théoriques que celle-ci a facilité. Les jalons de défaites doivent-être des promesses de victoire. Nous contribuons et nous contribueront de toutes nos forces à cette victoire, ne serait-ce que parceque nous refusons ce monde inique et criminel.
C'est dans cette optique que ceux qui constituèrent notre organisation ont rédigé entre autre "Pour un second manifeste communiste", petite brochure qui partant d'un bilan du passé révolutionnaire de notre classe propose une orientation et une alternative pour contribuer à transformer radicalement le présent.
"Il faut rompre d'une manière tranchante avec les tactiques et les idées mortes, dire sans réticence toute la vérité à la classe ouvrière, rectifier sans regret tout ce qui fait obstacle à la renaissance de la révolution, que ces obstacles proviennent de Lénine, de Trotsky ou de Marx, et adopter un programme de revendications qui concorde avec les possibilités maxima de la technique et de la culture moderne mises au service de l'humanité. "
"Pour un second manifeste communiste " 1961 - F.O.R Continuité 


 

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 14:21

Avant propos à l'édition italienne de :

POUR UN SECOND MANIFESTE COMMUNISTE

 

Réédition d’un texte de  G. Munis datant de 1967

 

Depuis la publication  en France, de ce Manifeste, on nous a questionné, non sans persiflage quel besoin y a t-il d'un second Manifeste communiste?  Il y en a aussi qui voient une profanation dans le titre du notre. Ceci ne mérite guère de réponse, sauf parce que ça nous  mène à l'objection antérieure.

Marx et Engels —il est pertinent de le rappeler étaient des incoercibles iconoclastes, y compris par rapport à eux mêmes, car aucun autre moyen n'existe d'échapper au cloisonnement du système, fermé. Le premier riposta à ceux qui lui parlaient des marxistes de  l'Europe continental: "Je ne suis pas marxiste". Ainsi établissait-il, tacitement, une définition a-dogmatique de la pensée révolutionnaire, très mal saisie aujourd'hui. Engels, quant à lui, exprima plusieurs fois comment lui et Marx avaient emmené à pieds d'œuvre quantité de matériaux qui avaient besoin d'être élaborés. A présent il faut y joindre les matériaux charriés depuis lors par la lutte des classes mondial C'est donc à dessein que nous accomplissons cette profanation Une seule chose importes savoir si elle s'articule ou non avec la longue file de toutes celles que la pensée révolutionnaire a commis, et qu'il ne peut pas ne pas commettre, sans s'asphyxier. Le texte de Pour un Second Manifeste Communiste que nous invitons- à comparer avec le texte classique, constitue par lui même une réponse.  Nonobstant, pour rassurer les esprits qui en auront besoin, il convient de préciser quelques points d'importance.

Depuis le temps écoulé après la date où Marx et Engels écrivaient le capitalisme est allé en se parachevant en tant que système mondial. Ce qu'ils avaient prévu est largement accompli. Le dénivellement entre zones  diferentes du Globe n'ont pas plus de signification que ceux qui existent à 1'intérieur d'un pays quelconque. Pendant ce temps, le capitalisme en Europe Occidental  et aux Etats-Unis, en Russie et au Japón aussi, a atteint un degré de concentration industriel et financière qui, après avoir bousculé toutes les barrières nationales tient le monde entier pris par la gorge.

Simultanément, les instruments de production, loin de mettre en œuvre au maximum leurs capacités techniques, plus celles que permettent le savoir scientifique de l'ensemble humain, se voient toujours restreint et sont et même chètifs, sauf pour ce qui se rapporte à la guerre. Mais l'obstacle à ce que sera la plus vertigineuse et révolutionnaire de leurs expansions, n'est plus les barrières nationales, mille fois foulées économiquement et militairement, et si artificielles aujourd'hui, que le capitalisme lui-même projette de les supprimer, en partie tout au moins. Non, il s'agit d'un empêchement qu'aucune pénétration financière, aucune armée, aucune vocifération socialiste de ceux qui comptabilisent Droit et  Avoir est en mesure de dépasser, car ce n'est autre que les bornes même de l'actuel système de distribution et production. Sans mettre au rancart la vente et l'achat des hommes et des produits, c'est à dire, le travail salarié et la production de marchandises qui renforcent la forme capitaliste des instruments de travail, il est impossible que ces derniers atteignent l'incalculable, l'illimité expansion qu'ils comportent et que l'homme nécessite. De là que notre  Manifeste parle de malthusianisme là où les voix fallacieuses d'Occident comme de l'Orient disent: "société d'abondance".

Convergeant avec la saturation économique et néanmoins chétive du monde, la saturation militaire qu'elle nourrit —sa sentinelle aussi— proclame irréfutablement la fin de la période progressive de la civilisation capitaliste, sa négativité actuelle et sa décadence. Ce que la guerre moderne peut faire en quelques minutes, anéantir la société et ses composants, le fonctionnement capitaliste est en passe de le faire au jour le jour, avec lenteur, inexorablement. Dans tous, les aspects et sans exempter aucun pays, nous sommes placés devant la nécessité, urgente d'unir les exploités pour une action commune, contre les armements et contre les structures économiques de leurs Etats respectifs.

Prendre en compte une telle situation non prévue dans le Manifeste de 1848, été non moins important que de mettre au pilori les tendances pseudo-communistes et pseudo-socialistes d'aujourd'hui. Le “socialisme bourgeois et petit-bourgeois", le "socialisme allemand" et le "socialisme féodal" critiqués par Marx et Engels, ont été des phénomènes éphémères et leur influence, sur la classe ouvrière presque nulle. Il en va tout autrement avec ce qu'on appelle encore aujourd'hui communisme et socialisme. Surgis comme tendances réellement ouvrières, ils sont parvenus à déployer sur le prolétariat international, politiquement et syndicalement une emprise de plus en plus négative, au fur et à mesure que, par leurs idées et leurs intérêts, ils tournaient le dos à l'objectif révolutionnaire. Presque personne ignore à présent que les partis issus de la Deuxième Internationale, ont jeté par dessus bord même l'objectif réformiste, satisfaits d' accompagner d'un pas malaisé l'involution du capitalisme, occidental et servant souvent d'étrier au capitalisme oriental. Il lui a même donné des dirigeants: Walter Ulbricht, Carrillo, et dizaines d'autres.

Incomparablement plus pernicieux est à présent le prétendu communisme, car sa véritable nature est beaucoup moins connue. Il ne s'agit pas d'un collaborateur ou d'un suiveur de la démocratie capitaliste, même si il peut prendre “cameléoniquement“ cette coloration et d'autres, surtout là où il n'occupe pas tout le pouvoir ou se trouve dans la clandestinité. Lui même possédé la totalité du grand capital industriel et financier, par l'entremise de l'Etat, depuis l'Europe central jusqu'à l'extrême Orient; lui directement retient sous le joug du salariat et de sa dictature politique de centaines de millions de prolétaires; lui encore en tant qu'ensemble économique et comme Bloc militaire, constitue la seconde puissance impérialiste. Par conséquent, le tout fait de lui, non un représentant de la classe ouvrière, mais de la contre-révolution réalisée sous Staline, que ses disciples tachent de stabiliser. Ainsi que Marx et Engels dénonçaient le «socialisme féodal" contresens évident, on pourrait, à notre époque avoir aussi recours au contresens  en dénonçant le "communisme capitaliste" ou le "communisme contre-révolutionnaire par opposition au communisme du prolétariat inscrit dans les exigences matérielles, politiques et culturelles de l'humanité.

Notre Manifeste, se limite, jusqu'à là, à suivre le tracé de Marx et Engels, "mutatis mutandis". Son originalité commence au chapitre Impérialisme et Indépendance nationale, qui relègue au monde des supercheries Inter-impérialistes toutes les luttes, guerres, guérillas patriotiques partout où elles apparaissent actuellement Vietnam, demain Ukraine, Mandchourie, Angola ou Venezuela. Il n'y a pas d'autre marge, pour une lutte nationale, qu'elle qu'elle soit, que le changement de suzerain. Les lois de l'économie capitaliste rendent chimérique 1'indépendance nationale. Ces messieurs de l'Organisation Latino Américaine de Solidarité (réunis à la Havane, sous l'égide de Castro) sont des bourgeois aussi retardataires que stalinisants. Ils se ruent vers une participation à l'exploitation de leur co-nationaux qu’ils ne pourront obtenir que comme pourboire des services rendus à un impérialisme quelconque. Leur propre enseigne: "Patrie ou mort" heurte, de plein fouet l'enseigne révolutionnaire: les prolétaires n'ont pas de patrie. On peut dire autant, mais en descendant encore une marche jusqu'au niveau racial du "Black Power" de certains intellectuels noirs américains. Ils ont été incapables de postuler et  d'organiser la lutte commune des travailleurs de toutes les variétés de l'espèce humaine présente aux Etats-Unis aussi bien que partout ailleurs.

Des 10 mesures révolutionnaires proposées, pour les pays avancés, par le Manifeste, de 1848, seul les trois dernières, élargies et adaptées d'après les ressources modernes, peuvent aujourd'hui servir de norme générale. Il était donc indispensable de préciser, comme il est fait dans notre texte, les mesures d'expropriation du capital et d'administration de la production et de la distribution, ainsi que le mécanisme économique et politique de suppression du travail salarié et des classes. Le Manifeste de 1848 n'était pas en mesure de le faire, pas plus que. La "Critique du Programme de Gotha".

En effet, une fois les instruments de travail restitués à la société, les potentialités, techniques de production parviendront à de cimes, si hautes, que le jeun imposé aujourd'hui par le prix de la marchandise force, de travail disparaîtra à court terme, et la distribution des produits se rapprochera vite de celle d'une société communiste. La division du travail en manuel et intellectuel ne tarderait à disparaître que le temps indispensable pour offrir à tous un enseignement technique et supérieur. Et l'énorme diminution du temps, de travail socialement nécessaire permis par la science au service de l'homme, libérerait des énergies et des intelligences pour le développement de la culture dans ses multiples aspects, ébauchant à l'horizon le libre épanouissement de chaque individualité.

En ces moments, le prolétariat semble loin de vouloir s'engager dans cette, voie, mais cet une pure, fiction érigée par les murailles politique et syndicales qui le maintiennent encerclé,  à l'aide aussi des lois et des polices capitalistes, c'est a dire, érigées par les faussaires du communisme et du socialisme, ou  simplement par l'ouvriérisme réactionnaire des syndicats américains, anglais et autres. Ce qui est latent dans la pensée et l'intuition du premier ne devient visible que lorsqu'il démolit les murailles qui le retiennent et qu'il agit en tant que classe. Dans ces circonstances il met en œuvre des mesures  comme celles indiqués ici ou allant vers elles; il se révèle classe révolutionnaire par antonomase. C'est ainsi qu'il a agi en Espagne, de 1936 et 1937, en Grèce (1944) et en Hongrie (1956), en dépit de l'absence de partis révolutionnaires aptes. Actuellement, la constitution de ceux-ci déclenchera, à partir d'un certain volume numérique, une irrésistible offensive prolétarienne, la plus profonde et vaste de l'histoire. Elle sera très probablement la décisive, car le monde de l'exploitation n'est encore debout que grâce à la fabulation, tacite ou à dessein, qu'ils se  mordent ou qu'il cohabitent entre eux, du capitalisme occidental et de l'oriental.

Notre Manifeste apporte encore quelque chose de la plus grande transcendance pour la théorie et la praxis révolutionnaires. En 1848, Marx et Engels confiaient à l'Etat modifié encore a la manière hégélienne, l'œuvre de transformation de la société. Le bouleversement de la Commune de Paris les amena à reconnaître que l'Etat capitaliste ne pouvait être utilisé d'aucune manière, et que, au contraire, il était devenu indispensable de le détruire, première mesure révolutionnaire. L'organisme de force  qui en résulterait devait unifier entre ses mains tous les pouvoirs et sauvegarder la marche continue vers le communisme face aux tentatives restauratrices des classes expropriées. Or, l'expérience de la révolution russe d'une manière, et d'une autre manière celle, de la révolution espagnole, nous ont appris (1) que l'état propriétaire ne peut pas se comporter, quelque soit sa composition humaine et sa structure constitutionnelle, que comme, un capitaliste, collectif. Dans ce fait réside un des facteurs principaux de la contre-révolution staliniste en Russie, et celui   décisif de la victoire de Franco en Espagne. En un mot, l'expérience suprême maîtresse de la pensée révolutionnaire, nous a fait comprendre que le passage, du capitalisme au communisme, pendent la période dite de transition, doit être présidé par la classe ouvrière en qualité de corps social en marche rapide vers la disparition des classes. Le mettre entre les mains d'un organisme quelconque, Etat, parti ou syndicat, donnera toujours le plus négatif de résultats. De là que notre texte subordonne la disparition de l'Etat et de tout danger contre-révolutionnaire, extérieur ou intérieure à la classe prolétarienne, est la surpression de la loi de la valeur. Cette gigantesque tâche est irréalisable, excepté par les intéressés eux même, qui doivent régir la totalité du système économique et la vie sociale en général. L'État post-révolutionnaire-, "l État" "ouvrier", au lieu d'être l'organisateur du communisme, doit rester subordonné  à cette dernière démarche et être privé de pouvoir sur l'économie.

C'est là la seule  garantie de son extinction. Alors  le feu de Prométhée, l'Arbre de la Science, définitivement arrachés au plus puissants de tous les Dieux, le Dieu-capital et son paredre (2) le Dieu-Etat appartiendront, oui, à chaque homme, a chaque femme.

Novembre 1967  -   G. Munis

 

Notes :

(1)    Sur la première je ne peu que renvoyer à l'article "La révolution  ninguna", dans Alarma, deuxième série, n° 9, inédit en français et sur le seconde au chapitre "La economia" de mon livre Jalones de dedernota: promesa de Victoria, inédit aussi en français.

(2)   Dans la mythologie, divinité secondaire associée à un culte d'une divinité principale. Paredre est un Dieux qui accompagne toujours un autre dans la mythologie Isis était paredre d'Osiris et à l’inverse, Jésus et Marie également.

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 22:14

        Ier MAI: A  BAS  LA  FETE  DE  L'ESCLAVAGE   SALARIÉ

Alors, joyeux fêtards, on va défiler dans la rue, tenue en laisse par la main paternelle du Capital. On va vous promener comme des toutous dociles et vous allez pouvoir faire votre crotte syndicale hors des chiottes de l'usine ou du bureau, Surtout, n'oubliez pas de lever la patte de plaisir lorsque vous entendrez les slogans jouissifs tels que « NON À L’AUSTÉRITÉ !, NOUS AVONS ASSEZ PAYÉ ! » « NOUS VOULONS VIVRE ET TRAVAILLER AU PAYS ! »  Allez, un p'tit dernier c’est si bon,  « NOUS VOULONS SAUVER NOS EMPLOIS, NOS SALAIRES, NOS RETRAITES ! » etc

 "Qu'importe que la niche soit un bagne pourvu qu'on nous permette de nous y vautrer avec délectation“

Au lieu d'aboyer à la lune et de secouer vos colliers de droite ou de gauche en jappant tristement lors de vos manifs et grèves de 24 heures bidons, il serait temps que vous compreniez que L'OS À RONGER EST POURRI DEPUIS LONGTEMPS, que le travail salarié fait de vous des ESCLAVES dont même les maîtres n'avaient pas prévu "une TELLE SOUMISSION!

Consciemment ils se réjouissent de votre état et ne demandent qu'une seule chose: pouvoir continuer à vous exploiter, à vous faire travailler, à pouvoir acheter (patrons et Etat) ou vous faire vendre (syndicats) votre force de travail contre un salaire qui vous fera croire qu'ensuite vous pourrez vivre; il  y va de leur vie. Mais vous, vous survivez à peine, d'ennui, de soumission, de fatigue, d'une existence qui prendra fin (ouf!) dans le cercueil béni par un clown aussi mort que vous

Serez-vous capables un jour de mordre les couilles de tous ces avortons qui encensent le travail, qui y trouvent la dignité de l'homme, alors que LE TRAVAIL FORCÉ EST LA PLUS IGNOBLE CRAPULERIE QUE DES HOMMES  AIENT "INVENTÉ" POUR FAIRE CHIER D'AUTRES HOMMES.

Qu'y a-t-il de beau et de noble d'être obligé de se lever à 6 h du matin, de prendre les transports en commun (on est vraiment transportés de joie d'être tous des esclaves en commun!) comme du bétail qu'on mène à l'abattoir, et tous ces efforts grotesques pour se retrouver sot et endormi à reproduire des gestes dont on ne ressent absolument pas le besoin car on est totalement étranger à l'activité qu'on nous impose comme une nécessité.

Que voulez-vous, c'est la vie! dira-t-on. Mais c'est le Capital qui nous impose cette "vie", qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes, qui nous fait dire par nos bouches et nos esprits aliénés par lui que tout cela est immuable, dans l'ordre naturel des choses, éternel.

Tout cela est naturellement faux. ON PEUT EN FINIR AVEC TOUTE CETTE MERDE CAPITALISTE; sortons de nos chenils et imposons la société sans classe, sans travail salarié, où il ne sera plus nécessaire de vendre sa force de travail pour vivre enfin,

DE CHACUN SELON SES CAPACITÉS, A CHACUN SELON SES BESOINS

Détruisez vos cartes syndicales et prenez enfin vos problèmes en main !

Ce n'est PAS contre ce qu'on appelle "CRISE" qu'il faut se battre, c'est CONTRE L'EXPLOITATION CAPITALISTE.

FIN DU SALARIAT = FIN DU CHOMAGE

       PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS,

                                     SUPPRIMEZ

LES ARMÉES. LES POLICES, LA PRODUCTION DE GUERRE,

           LES FRONTIÈRES, LE TRAVAIL SALARIÉ!

ARMES, POUVOIR, ÉCONOMIE AU PROLÉTARIAT

      http://syndicats.contre.classe.ouvriere.over-blog.com

FOR Continuité COPIER, DISTRIBUER, TRANSMETTRE, AFFICHER,  PUBLIER, MAILER.

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 22:02
                      VIVRE  POUR   LA   REVOLUTION SOCIALE
                                                       OU
                             CREVER    POUR   LE       CAPITAL  ?
Le matraquage des rnass-média insinue l'imminence ou la possibilité d'un prochain conflit mondial. Cette propagande veut nous attirer, nous, prolétaires de tous les pays, condamnés à l'exploitation par le travail salarié et à la misère sociale, sur le terrain pourri d'une future "unité nationale"(pro-russe / pro-chinois ou pro-américaine ) face à l’ ennemi ;c'est -à-dire à oublier que nous appartenons à une classe en lutte contre le capitalisme et ses défenseurs, bourgeois et bureaucrates, qui ont engendré et engendreront  si nous ne réagissons pas révolutionnairement, une autre boucherie qui massacrera à nouveau des millions de prolétaires.
La concurrence entre les deux impérialismes (U.S.A et  Chine/ Russie) pour la domination du monde s'exacerbe de jour en jour et crée une tension internationale risquant de déboucher sur une 3° guerre mondiale. Le capital a fait et fera appel à tous les exploités des capitalisons nationaux, réduits à la prostitution et privés de presque tout en période de "paix», pour l'affrontement qu'il prépare. Nous sommes des prolétaires et c'est nous qui produisons les moyens de reproduire notre existence, nous sommes la force énorme capable de balayer ce système qui nous condamne à travailler, produire non pour satisfaire nos besoins mais ceux d'une classe qui se nourrit de nos vies et nous fout aux ordures après usage. Ce qui importe ,c'est de savoir si nous continuerons à nous soumettre à l'exploitation de la seule vie que nous ayons ou si nous allons enfin réagir contre notre condition d'hommes écrasés et humiliés ; notre seul mot d'ordre face à la "paix capitaliste comme face risque de guerre ne peul qu'être : mort au capitalisme ,abolition de l'esclavage salarié et pour le réaliser, détruire ce monde absurde par la révolution sociale.
Pour en finir avec notre condition d'esclave salarié, il faudra balayer tous ceux qui nous y maintiennent sous prétexte de nous défendre. C’est à dire en finir avec l'embrigadement syndical et les faux partis "communistes ou Socialistes», tous à la solde du capital. Nous devons dénoncer les Thibault, Chérèque, Mailly, Aubry, Laurent et autre Mélenchon, comme des maquereaux prêts à prendre la relève des actuels dirigeant.' car leur fonction est de nous faire accepter la règle du jeu capitaliste avec ses lois, sa justice, sa police au service de la classe qui nous exploite. Ainsi le 1er Mai "fête du travail", est sûrement pour eux un jour de fête puisqu'il prouve une fois encore que nous leur sommes soumis et qu'ils pourront vivre de notre travail comme n'importe quel bourgeois américain ou n'importe quel bureaucrate russe ou chinois. Crachons sur tous les cortèges du 1er Mai, car si nous ne le faisons pas cela voudra dire que nous sommes incapables de nous insurger contre notre putain de vie d'esclaves, traités comme du bétail prêt à marcher vers l'abattoir.
       PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ VOUS,
                                       SUPPRIMEZ
LES ARMEES, LES POLICES, LA PRODUCTION DE GUERRE,  LES FRONTIERES, LE TRAVAIL SALARIE !
ARMES, POUVOIR, ECONOMIE AU PROLETARIAT

 

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 21:45

                                               FAUSSE TRAJECTOIRE DE REVOLUTION INTERNATIONALE (C.C.I.)

 

Révolution Internationale est un cas particulier dans la mosaïque bigarrée des groupes qui se proclament révolutionnaires. Si sa particularité se devait aux recherches théoriques il mériterait des éloges mime sans accord. Mais non ! ce qu'il a de plus particulier réside dans sa faiblesse théorique -erreurs et bêtises à part- élevée par lui-même au sommet de la créativité idéologique contemporaine. Aucune autre tendance n'a eu le toupet de jauger les autres comme il l'a fait, quand il ne les anathématise pas d'un froncement de sourcils pontifical. Aucune sinon la sienne et son cérémonial Courant Communiste International ne se tient pour talisman secret du prolétariat pour et jusqu'à la consommation des siècles révolutionnaires. Amen.

En soustrayant sa valeur réelle de ses plus réelles présomptions, il reste un paquet de connaissances marxistes souvent utilisées à tort et à travers, auxquelles s'ajoute un volume énorme de vide pédanterie.

Les faits et les paroles sont là. L'accumulation de bévues vient de loin. Déjà les ancêtres immédiats de RI pronostiquèrent, lors de la guerre de Corée, l'imminence du troisième conflit militaire mondial. Et pour "sauver les cadres", ils prirent la clé des champs vers de lointaines terres d'étude; Idem à la veille de la fondation-de RI. La boucherie du Vietnam -assuraient-ils sans vaciller- irait en entassant des cadavres et en s'aggravant pour se convertir en déflagration impérialiste généralisée. Ils en étaient d'autant plus convaincus, qu'à ce moment-là le capitalisme traversait une de ses dépression et que selon leur compréhension du marxisme le système déchaînerait la guerre pour se débarrasser de la crise, détruire des richesses et s'offrir une autre période d'affaites en reconstruisant ce qui avait été détruit. Le commentaire est de trop.

Les événements de Mai 68 furent salués avec applaudissements comme prometteurs d'une prise du pouvoir à brève échéance, fruits de la crise de surproduction, à leurs yeux déjà en herbe et d'extension certaine. De retour en France, quelques-uns des cadres sauvés, avec certains rejetons à leurs côtés et 15 ans de méditation,,» leur actif, coururent sans vaciller discuter de la bonne marche révolutionnaire ... avec les situationnistes. Ils n'entrevirent rien de mieux et dédaignèrent froidement ceux qui critiquaient leur mollesse. Une réussite après l'autre peut-on dire brièvement en parlant par antiphrase.

Feu après, dans l'un de ses premiers numéros, RI fait une galipette conseilliste et commence tout de suite à installer, une brindille après l'autre, la nichée qu'on lui connait où couve la conscience (et la science, nom de Dieu!) du prolétariat mondial, dans l'attente de pouvoir la lâcher à travers ses mondes aliénés,

La conception de ce moment que RI s'est façonnée est l'essentiel de sa raison d'être et également cause de la trivialité matérialiste qui, si souvent, l'a amené à rater complètement son coup. La crise de surproduction qu'il prédit depuis 10 ans et plus troublera le monde, mettra en tension insurrectionnelle le prolétariat victime de celle-ci et alors la conscience révolutionnaire, c'est-à-dire RI, abandonnera son nid pour descendre dans la rue, d'humeur agitative, et être assimilée par les masses jusqu’ alors incapables de cela. Ceci n'est pas une caricature, mais la réduction synthétique -et exacte de la pensée ici commentée. Four RI, la crise de surproduction est le "Sésame, ouvre-toi" du devenir historique. Hors de celle-ci, RI ne voit que continuité du capitalisme, suivisme moutonnier du prolétariat, et résignation marginale pour sa part. Les démentis que l'expérience lui a fait encaisser à plusieurs reprises ne l’'ernpêchent pas d'aller de l'avant sans modifier son idée ni même freiner sa parlotte sur la crise et la conscience révolutionnaire. D'un fourvoiement après l'autre, les grèves sauvages survenues dans divers pays ont été considérées comme prélude d'une nouvelle période révolutionnaire-, toujours grâce à la crise.

En dépit de toutes ces grèves, dont l'importance réelle  résidait dans leur anti-syndicalisme naissant et qui retournèrent d'elles-mêmes ou furent attirées au bercail syndicaliste, un numéro de Révolution Internationale du début 1971 exultait : "SALUT A LA CRISE!" Sous-entendu salut à la révolution imminente. Et en conséquence, lorsque le dictateur portugais Caetano, continuateur de Salazar, s'en alla à la hâte, RI, avec sa traine  de cérémonie et en compagnie d'autres groupes dont le PIC, lança une proclamation dont le titre strident épuise le contenu : "Au Portugal, le capitalisme mondial fait face au prolétariat mondial". Ni plus, ni moins. A Lisbonne prenait son envol le processus d'achèvement des siècles révolutionnaires que les membres- de RI se sentent destinés à diriger.                                         

La bévue apparaît d'autant plus énorme que, quatre ans après, on pourrait la croire de pure invention. Mais le texte circule par là en plusieurs langues.

En mettant une telle énormité en parallèle avec ce que RI continue de répéter lourdement à propos de l'Espagne de 1936, par pur aveuglement héréditaire bordiguiste, on obtient la. valeur exacte de ses appréciations historiques et de son aptitude théorique générale. Ci-dessous la simple énonciation des faits ; en Juillet 36, le prolétariat détruisit en combat l'armée nationale espagnole, la dissout, et automatiquement tombèrent entre ses mains, armes, économie et pouvoir, ce dernier étant dispersé en de multiples comités- gouvernement. Au Portugal, l'armée nationale, officiers et chefs colonialistes en tête, s'accorde le pouvoir, donne son passeport à Caetano et aux exploités des œillets pour l'acclamer. Mieux -encore, en Espagne le prolétariat défendit centimètre par centimètre sa révolution, jusqu'à l'insurrection anti-stalinienne de Mai 1937 et même après. Au Portugal  tout commence par un son de clairon et finit par un son de clairon. Arrêté de RI : en Espagne il n'y a pas eu de révolution, mais antifascisme bourgeois, tandis qu'au Portugal débute une nouvelle vague révolutionnaire internationale.

Il est important de préciser que le stalinisme nia également la révolution en Espagne non pas avec des mots que le vent emporte, comme RI, mais avec tout le poids de ses armes et de sa scélératesse policière, calomniant et assassinant au bénéfice de 1 'antifascisme capitaliste. Par contre, le même stalinisme a parlé de révolution au Portugal, car sa règle de conduite est de nier la révolution là où elle existe (lire la combattre) et de parler d'elle là où elle est absente. Mais cette règle, qui date d'avant 56, joue encore à cache-cache avec les investigations théoriques de RI.

Après une si exceptionnelle séquence de bévues (et quelles bévues!) ça n'étonnera personne qu'en matière de théorie générale ses défenseurs s'égarent dans leurs propres méandres, sans que pour autant leur prétention ne diminue. En effet, qu'il s'agisse du pourquoi les syndicats sont réactionnaires, des conditions d'une future reprise révolutionnaire ou de l'appréciation de la période historique que nous vivons, ou bien ils ne trompent du tout au tout, .ou bien ils en restent à une approximation gauche.

D'après leur compréhension, les syndicats sont réactionnaires parce qu'ils n'ont cessé d'être réformistes et c'est le réformisme qui est devenu réactionnaire à notre époque. D'autre part, cette transformation se doit à la supposée incapacité absolue et définitive du système capitaliste de concéder quelque chose de durable au prolétariat. Voilà pressé jusqu'à la dernière goutte tout le jus théorique de RI dans ce domaine. Et qu'ils ne viennent pas se plaindre que leur pensée est ici schématisée. Le schéma d'une analyse vraie contient sa valeur entière et la rehausse même ; dans le cas contraire, celui d'une analyse fausse, il met son inconsistance en relief. Ainsi, le schéma : "Les philosopher ont interprété le monde, maintenant il s'agit de le transformer", présente dans la forme la plus pure et concise un monde d'idées et de possibilités.

La confusion entre concessions du capitalisme au prolétariat et réformisme est inadmissible chez un groupe qui a tant de prétentions théoriques. ALARMA (seconde série n° 26 à 27) a eu l'occasion de la dénoncer. Mais il est nécessaire ici d'en reparler succinctement parce qu’elle est étroitement attachée à la perspective globale de RI.

Les trois propositions contenues dans son anti-syndicalisme sont fausses, et la relation entre elles tirée par les cheveux. En effet, les syndicats ne furent jamais réformistes car le réformisme est la conception évolutive de la réalisation du socialisme, pas 1es concessions que peut faire le capitalisme de plein gré ou contraint par le prolétariat. Ceci a toujours existé car c'est une conséquence du jeu entre l'achat et la vente de la force de travail, pilier du système. Pour sa part, le réformisme à proprement parler, par son propre énoncé, nie la révolution et donc fut toujours réactionnaire vis-à-vis de cette dernière. Aujourd'hui le réformisme est absent de la scène mondiale. Non pas parce que les concessions: au prolétariat sont devenues impossibles mais pour des raisons beaucoup plus sérieuses.

                                                                                                                             La banqueroute du réformisme s'avéra complète entre les deux guerres et dans la pratique ce révéla par de sales combines avec le capital. En même temps, la solidarité politique fondamentale entre eux se transformait, pour le premier, en complète appartenance au second en tant que système. Se processus était accompli avant, le commencement de la seconde boucherie impérialiste qui devait voir s'implanter un facteur nouveau qui pointait depuis un certain temps et auprès duquel l'ex-réformisme fait mine d'apprenti. Il s'agit de la Russie en tant que grande puissance capitaliste, et de ses partis hors du pouvoir en tant que soutiens du système partout et surtout consciemment orientés vers le capitalisme d’Etat baptisé socialisme. Le réformisme a été réformé par l'évolution du système dont il attendait la mort précisément jusqu'à ce que celui-ci l'incorpore comme simple appendice. Par contre, les partis pseudo-communistes (à proprement parler staliniens) prennent directement leurs racines dans le capitalisme d'Etat. Ils n'ont rien de réformistes, ni même de libéraux bourgeois. Le cours démocratique, évolutif, national vers le socialisme dont ils se gargarisent tant est une pure feinte de leur préméditation réactionnaire.

Or, la consolidation et l’énorme élargissement du capitalise depuis la dernière guerre à nos jours a pour cause première et principale cette matérialité Russo-stalinienne. Elle- même engendre d'autres aberrations telles la prolifération de mouvements nationalistes, les matamores de telles, ou telles "brigades", et par répercussion d'autres narcotiques, les uns fumables ou injectables, las autres vide-cerveaux et esquinte-sexes. Mais ce n'est pas le lieu de traiter ici ce qui n'est pas an relation directe avec la pensée de RI.

RI se méprend sur  la croissance industrielle des dernières décennies parce qu'il ne réussit pas à l'interpréter. Son enchaînement : guerre-reconstruction-crise-guerre est aussi simpliste que faux. La reconstruction était achevée au commencement des années 50. A partir de là, il y a eu nouvelle croissance quantitativement supérieure à l'échelon le plus haut de l'entre-deux-guerres. Et il y a eu aussi, amélioration du niveau de vie matérielle de la classe ouvrière, ce qui n'exclut pas mais conditionne une paupérisation relative très accentuée. Dit d'une autre façon, à l'augmentation de la masse du capital correspond une augmentation de la masse salariale et de chaque salaire individuel, bien que la disproportion entre l'une et l'autre s'agrandisse au fur et à mesure de la productivité moyenne par heure/homme. Précisément, dans une semblable croissance dirigée du système, s'encastre la nature réactionnaire des syndicats. Leur fonction dans la vente de la force de travail est passée, tout comme la croissance capitaliste, de spontanée ou anarchique, à dirigée, c'est-à dire qu'elle n'est plus mise en pratique et considérée par eux sous l'angle du prolétariat dans le capitalisme, pour être considérée exclusivement sous l'angle du capitalisme qui englobe le prolétariat et a besoin de lui. Lés syndicats ont cessé d'être des collaborateurs pour devenir une partie intégrante du système, de la même manière que le capital variable ou masse salariale constitue, avec le capital constant, l'unité fonctionnelle exploiteuse.

Il n'est pas moins faux d'affirmer, comme le fait RI jour après jour, que le capitalisme est incapable de concéder des améliorations stables au prolétariat. L'évidence du contraire saute aux yeux s sécurité sociale, logement, congés payés d'un mois ou plus, scolarisation, automobiles, radio, télévision, etc., ne seraient pas des concessions ? Il pourrait en venir d'autres et de meilleures, concédées en l'honneur de la productivité ou pour dévier une lutte, mais toujours en avantageant le système, ou bien pour lai permettre de résister à de graves attaques du prolétariat, non des syndicats. Un économiste et sociologue bourgeois, Fourastié, a démontré il y a 14 ans, que travailler 50 heures par semaine avec du pain gratuit à discrétion était réalisable sans transgresser le système (dans "les 40 000 heures"). La dénégation absolutiste de Révolution Internationale provient de ne pas avoir compris que le système fera autant de concessions petites ou grandes, inoffensives ou dangereuses pour lui, qu'il lui faudra pour se réaffirmer ou simplement pour sauver son existence. La nature même du capitalisme et de ses syndicats l'exige. Ainsi donc, quelque soit les concessions que puissent obtenir les syndicats cela aggravera l'emprise du capital sur le travail, ou bien elles seront faites pour sauver le système d'un péril mortel. Telle est la manière suivant laquelle s'enchaîne avec le système le caractère réactionnaire des syndicats et vice-versa. L’évidence de ceci est d.'autant plus grande que toutes les conditions pour entreprendre 1'organisation du communisme sont mures et archi-mûres. Mais cela ne semble pas suffire à la veine théorique de RI. Il lui faut un prolétariat désespérément affamé pour le considérer susceptible d'une attitude révolutionnaire. RI identifie croissance industrielle et développement capitaliste et ne localise la décadence que dans la banqueroute générale et définitive, ce qui équivaut à dire, dans l'impossibilité que les affaires continuent d'être des affaires ou en redeviennent. Il s'est confectionné une espèce de mixture entre la décadence et la crise de surproduction comme état permanent et en aggravation constante, de laquelle RI espère l'irrigation de la conscience prolétarienne. Primitivisme matérialiste apparenté à l'idéalisme. Ce n'est pas pour leur envier leurs exactitudes.

A l’inverse, tout ce qui est subjectif dans la marche vers  la révolution et dans la révolution même, RI le taxe de subjectivisme et de volontarisme, c'est-à dire de substitution du vouloir à la réalité de l'être, de l'idéalisme au matérialisme. Il ne semble  pas s'être rendu compte que la subjectivité est seule susceptible de saisir tout ce qui est objectif et d'en tirer parti, qu'il s'agisse de la matière inorganique ou de ce dont il s'agit ici, à savoir, l'histoire dans son actuel moment crucial. En conséquence, RI s'installe dans sa propre littérature en lançant- des dards ici ou là, dans l'attente qu'une crise de surproduction lui fasse le présent d'une période révolutionnaire. Les grande canonisés chrétiens ne sont pas les seuls à léviter en extase.

En résumant, les syndicats ne sont pas réformistes mais des organes du capital et pour le capital ; le capitalisme, et donc ses syndicats, peuvent, oui ! Faire des concessions au prolétariat (dans le sens de changements ou d'avantages, non dans le sens  réformiste de marche évolutive vers le socialisme). La nature actuelle des syndicats est due à leur fonction-même auprès du capital variable comme partie du capital total et tendant à.la copropriété de celui-ci là où ils apparaissent comme quelque chose d'encore distinct. Mais le matérialisme de RI, on l'a déjà vu, est rigide comme un caillou. Il ne tient pas compte que le prolétariat est historiquement révolutionnaire de par sa qualité de classe salariée, dans cette société qui met en jeu des moyens scientifiques très raffinés aggravant sa condition, et non parce que les pannes de valorisation du capital privent de salaire une .grande partie de ses membres. C'est pour cela que la relation entre ses propositions et la motivation révolutionnaire de la classe ne tient pas debout. Par conséquent, elle est fausse. Ses nombreux textes sur la crise tournent invariablement le dos à ce qu'écrivit Marx à Engels dans une lettre du "19/08/52" le comble du malheur pour les révolutionnaires est de se préoccuper du pain des gens Aujourd'hui, ce comble est devenu une menace mortelle, car le jour où les principaux pays industrialisés auront 80, 100, 150 millions de chômeurs, ce seront les contre-révolutionnaires qui poussent au capitalisme d'Etat qui procureront le pain quotidien, moyennant les très connues pelle et pioche. Hitler absorba ainsi 10 millions de chômeurs peu après son accession au pouvoir, Staline consolida sa contre-révolution de la même manière et Roosevelt sauva de la banqueroute le capitalisme américain en mettant en jeu la première expérience dirigiste.de l'occident, avec syndicats subventionnés et à sa botte : C.I.O, A.F.L.

RI dédaigne les évidences du passé et celles d'aujourd'hui, visibles aux yeux les moins avertis, en recourant aux inventions qu'il a l'habitude de nous servir en matière d'élaboration théorique. Lors de la grande crise de surproduction, en 1929-30 et les années suivantes, le prolétariat mondial était vaincu -prétend-t'il-, la contre-révolution régnait sans entraves, alors qu'aujourd'hui ... aujourd'hui nous respirons la brise matinale d'une situation pré-révolutionnaire qui deviendra révolutionnaire lorsque la crise - encore une fois ! - se décidera à intervenir.

Première invention : que le prolétariat mondial ait été hors de combat lors de la crise en question. Il ne l'était même pas en Allemagne où il opposa à Hitler une activité obstinée en dépit du sabotage effectué par le parti pro-russe qui avait pour ordre secret d'empêcher le combat révolutionnaire. Encore lorsqu’Hitler fut nommé chancelier du 2ième Reich, éclate la grève générale à Berlin, instantanément taxée de provocation par les dirigeants "communistes". En 1931 entre en jeu le prolétariat espagnol qui multiplie les grèves générales, non plus économiques mais politiques ; degré suprême de ces grèves, il produit une grève insurrectionnelle dans tout le pays en 19-54 et prend le pouvoir dans les Asturies. Il revient à la charge en 1936, triomphe de l'armée et de la police les armes à la main, les dissout et prend des mesures de caractère socialiste auxquelles n'a jamais accédé la révolution russe en dépit de la prise du pouvoir par les soviets. Le prolétariat autrichien se-battit également en 1934, allant jusqu'à l'insurrection. Entre 1934 et 1936, le prolétariat français était en lutte, occupant les usines, d'où il fut délogé par- Thorez-Blum. En 1937, le prolétariat espagnol se jette contre le stalinisme dénoncé comme la contre-révolution capitaliste d'Etat, et le bat arme contre arme (journées de 'Mai 37 en Catalogne). C'est le point le plus  élevé de la lutte de classe mondiale depuis Octobre Rouge. En arrêtant ici 1'énumération où, et quand, RI a-t'il vu une agressivité prolétarienne généralisée et presque simultanée d'un élan plus grand ? Mais RI semble se préoccuper des faits comme de sa dernière chemise. Il n'a vu en eux qu’anti-fascisme bourgeois et paramilitaire. Aberrante coïncidence avec les falsifications de la propagande stalinienne dans toutes les langues et avec ses plus profonds intérêts capitalistes, qui permirent au stalinisme, après avoir -laissé le chemin libre à Hitler, de détruire lui-même, et non en qualité d'agent bourgeois, la révolution communiste en Espagne.

Seconde invention : la prétendue situation pré-révolutionnaire actuelle, à moins que l'on ne donne au "pré" une temporalité aussi étendue qu'indéfinie, auquel cas on aurait pu dire la même chose il y a ans. Jugeant le présent comme jugeant le passé, II se désintéresse des événements concrets, obsédé par ses inventions préalables ou par ses caprices. Démonstration du fait que le volontarisme peut se réfugier également dans les ‘groupes attentistes - peut-on dire - comme dans les activistes. Les symptômes prémonitoires, pour 31, sont les grève» plus ou moins incontrôlées par les syndicats qui ont lieu dans divers pays, les événements de Pologne, n'oublions -surtout pas ceux du Portugal, peut-être les grèves d1 Espagne et surtout et avant tout, le Deus ex Machina de sa conception : LA CRISE, le dénouement de ces grèves a fini par être déterminé par les syndicats, sauf dans quelques prometteuses exceptions; et en Pologne, les conseils ouvriers passèrent de la première fougue de rébellion à la soumission au gouvernement et aux syndicats  en fraternité autogestionnaire. On ne peut déduire de telles actions que la classe ouvrière soit en lutte, animée d'un esprit anti-capitaliste même nébuleux, marque caractéristique d'une période pré-révolutionnaire.

 

D’autre part, une telle situation pourrait de présenter subitement, sans s'annoncer et indépendamment la conjoncture capitaliste, provoquée par de puissantes causes sous jacentes dans  la situation mondiale. La première des causes, cause objective, réside dans le gigantisme capitaliste qui inspire une répulsion chaque fois plus croissante et plus nette au prolétariat et aux autres couches travailleuses de la population. Une autre  de ces causes se trouve dans les conditions de travail, consommation et vie, imposées par le capitalisme dit d'abondance, en plus de l'équilibre de la terreur. La troisième cause complémentaire des précédentes, est subjective et pour cela-même très importante. En effet, dans la conscience de la classe ouvrière, le leurre socialiste qu'était la Russie et avec elle tous les partis  “ communistes perd sans cesse de son crédit, beaucoup plus de ce qu'il ne paraît. Ce leurre fut la cause  principale  de la déroute de la révolution pendant la période antérieure ; son discrédit est ce qui ouvre de nouvelles et grandioses possibilités au prolétariat ; son démantèlement produira comme effet une lutte mondiale irrésistible. Mais les facteurs d'apparition  soudaine d'une situation révolutionnaire tombent hors du champ visuel des scrutateurs de RI.

En allant de l'avant, on est obligé de revenir au Deus ex Machina qui doit nous ouvrir les vannes d'une avalanche révolutionnaire et faire enfin des ouvriers des hommes majeurs et vaccinés, aptes à assimiler la conscience offerte par RI. A l'imitation des joueurs endurcis, les partisans de cette conception jouent tout sur la carte de la crise de surproduction. Si elle se produit - c'est leur croyance - le monde entrera en situation révolutionnaire ; si elle ne se produit pas : nouvelle bévue ajoutée aux antérieures. Ils se condamnent ainsi à tomber dans l'erreur dans les deux cas et particulièrement  si la fameuse crise entre en scène. Car alors la conscience du prolétariat se fermerait plus que jamais à toute chose  autre que  celle de gagner un salaire quelconque, quelque soit celui qui l'offre. C'est ce qui arrivera irrémédiablement, à. moins qu'une organisation révolutionnaire ait attiré la confiance d'une grande partie de la classe avant que ne se produise la crise. Or RI s'interdit lui-même l'activité susceptible d'acquérir cette confiance ; c’est un de ses principes théoriques. De toute façon, les marchands de chair humaine exploitable trouveraient un terrain propice pour jouer le rôle de sirènes avant de se démasquer comme des sbires policiers.

Lorsque RI parle de crise, il joue l'équivoque entre deux sortes de crises totalement différentes : celle de surproduction et la crise de décadence de tout le système de civilisation actuelle. De  fait, il se représente l'une et l'autre imbriquées, et même soudées entre elles. Mais par précaution  quant à son incessante et vaine prédiction de l'imminence de la première, il ajoute qu'elle sera lente. Dix ans ont passé depuis ses premières prophéties, autant d'années qu'entre deux crises de surproduction dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Une lenteur semblable s’appellent immobilité dans n’importe qu’elle langue.

En effet ; troisième invention : une telle crise n'existe pas, puisque 1a production continue d'augmenter, à un rythme ralenti certes, mais aussi avec un nombre inférieur de salariés. Lee marchandises produites non seulement se vendent et réalisent la plus-value, mais elles se vendent plus cher qu'avant. Le contraire est inséparable de la surproduction. Pau ailleurs, de nouveau» capitaux continuent d’être investis tandis que d'autres sont déplacés vers des secteurs différents ; par contre, la surproduction amène le démantèlement de fabuleux capitaux et le retrait de la circulation monétaire, c'est-à dire déflation au lieu d'inflation. "Ce qui a lieu lors d'une crise de surproduction est justement qu'on ne peut plus vendre ou que l'on doit vendre en-dessous du coût de production, et même à perte." Et, "Destruction du capital par la crise signifie également dépréciation de masses de valeur qui empêche la rénovation adéquate du processus de reproduction du capital.

 

C'est la chute ruineuse des prix des marchandises"."Les usines ferment, les matières premières s'entassent, les produits finis s'accumulent à cause de leur abondance excessive sur les marchés ... la consommation se paralyse". On devine qui parle. Il était nécessaire de citer K .Marx dans l'espoir, certainement vain, de clouer le bec aux parleurs qui oublient l'A.B.C.

Par contre, la crise de décadence définie par le F.O.R. comme crise de civilisation capitaliste, non seulement existe, mais elle est indépendante de n'importe quelle autre crise ou avatars internes du système ; que ce soit surproduction ou affaires exubérantes avec des millions et des millions d'ouvriers licencias ou avec le plein emploi et la rareté de la main-d’œuvre, cette crise s'approfondit et s'étend année après année, inexorablement. Elle n'est pas causée par la contradiction entre l'offre et la demande de marchandises, force de travail comprise, ni par une disproportion quelconque d'investissements entre les nombreuses branches du capital, pas plus que- par la migration de bénéfices à grande échelle vers tel ou tel autre secteur, moins encore par les embrouilles monétaires ou de paiements internationaux, Toutes ses contradictions internes, le capitalisme, durant sa période chaotique, les a résolu, elles ont réapparu, et il les a résolu à nouveau, au prix de crises de surproduction, c'est-à dire en détruisant ou esquintant une partie de lui-même et en jetant dans la sous-consommation et la misère des centaines de millions de travailleurs. Cependant  depuis lesplans quinquennaux russes et leNew-Deal yankee, ses économistes et gouvernants se sontmis à apprendre les lois qui régissent le mouvement du système.*

En se référant à elles, Marx disait  sarcastiquement : "les exploiteurs les ignorent, bien que leur intérêt serait de les connaître". Les choses ont changé. Précisément parce que ces messieurs les exploiteurs ne sont plus maintenant aussi niais dans ce domaine, aucune -véritable crise de surproduction n'a éclaté depuis l'avant-guerre à maintenant, ce qui ne veut pas dire qu'il soit impossible qu'elles se produisent car des facteurs impondérables existent et existeront, sur lesquels un pronostic exact est dérisoire, du côté des réactionnaire s comme du côté révolutionnaire.

Il est incontestable - chose importante à signaler ici - que le capitalisme a esquivé jusqu' aujourd'hui la surproduction en orientant le placement d'investissements, l'absorption par le marché, dans une certaine mesure, le partage mondial de bénéfices et sa propre expansion décroissante ou en augmentation. Nous sommes en train de vivre un d ces moments ces dernières années. Mais, sauf irruption révolutionnaire du prolétariat, la période de décroissance ou de récession ne fera pas autre chose que de déboucher sur une nouvelle croissance, ce qui arrivait avant lorsque chaque crise de surproduction se dissipait. En un mot, la fonction aveugle de ce genre de crise, c'est aujourd'hui le dirigisme ou la planification du capital qui la joue. Qu'est-ce que cela sinon 1'arrangement du système, en rapport avec la connaissance plus ou moins exacte de ses propres lois ?

Ce qui est dit permet de comprendre que la crise de décadence est provoquée par ces lois-mêmes et est accentués par son utilisation savante. Sans que cela puisse être daté avec exactitude, depuis les premières décennies du siècle, la croissance du capital d'effectue à 1'encontre du développement social, du propre développement social caractéristique du système, comprenez à l'encontre d'un plus grand épanouissement du développement humain. La civilisation de la marchandise n'était en condition, à cause de son propre caractère, que d'amener la société et chacun de ses membres à un degré de culture et de liberté déterminé par sa relation essentielle production et consommation, c'est-à dire capital et salariat, et de ses vicissitudes dépendantes. Pour cela, tout comme les civilisations antérieures, le capitalisme mourra de sa richesse, de la bassesse réactionnaire de sa richesse. Elle finira lapidée par la révolution communiste, ou bien rongée par sa propre gangrène. Les foyers de cette dernière se forment et se manifestent sur des personnes et des organisations, tout cela étant du au retard de la rupture de continuité communiste. Ils ressemblent et ressembleront chaque foi».d'avantage aux métastases d'un cancer non traité à temps et se révéleront d'autant plus nocifs qu'une bonne part de ces personnes et organisations "anti-impérialiste "guérillérisent", terrorisent, patriotisent, "théorisent", "démocratisent", féminisent, désexualisent et pédérastisent même au nom de la révolution. Loin de représenter une chose positive comme ils le prétendent, ils sont une émanation puante du système ; dans lequel nous vivons ; ils contribuent à sa gangrène et, les uns plus que les autres, se révèlent nocifs pour le bouleversement révolutionnaire.

Cela -même qui a permis le développement de la civilisation capitaliste jusqu'à son apogée, se transforme à partir de là en stimulant de sa décadence. Bien examiné, le  pourquoi est simple : parceque le capitalisme n'est pas un type d'organisation sociale humaine, mais au contraire repose sur l'oppression de classes, c'est-à dire qu'il est une organisation anti-humaine par essence et cela depuis son origine. Une fois épuisée, la marge d'amélioration consentie par sa propre armature sociale, au lieu d'une amélioration apparait une lente ou vertigineuse dégradation, selon les cas, qui laisse sans chair son squelette anti-humain.

Les symptômes de décadence, sociaux et mentaux, non seulement affectent les exploiteurs, mais aussi les faux révolutionnaires et, par rebond, les semi-révolutionnaires, bien avant qu’ils ni se manifestent comme symptômes de la décadence dans l'économie directement. Ceux-ci ne viendront que comme conséquence de l'aggravation des symptômes sociaux et mentaux, et on sous-entend faute de révolution. Il existe cependant, un aspect économique  sous-jacent, indirect, où ils se manifestent mais il n'est pas statistiquement mesurable. Nous faisons allusion à la permanence de la croissance industrielle basée sur la relation capital-salariat. De là émane tout autre symptôme. Ainsi donc ceux qui ne voient la décadence que dans la banqueroute de l'économie actuelle ; ceux qui ignorent la différence, énorme, entre la croissance industrielle du système et son développement, ignorent également  ce que signifie décadence et le contenu d'un développement social. Ils se condamnent, par conséquent, à se tromper complètement sur leurs prévisions parce qu’il y aura, répétons-le, croissance industrielle s'il n'y a pas révolution. La dernière croissance industrielle quantitativement la plus énorme eut lieu lorsque la décadence du système était nettement perceptible.

La pire des conséquences du matérialisme rudimentaire critiqué ici, c'est qu'il empêche la compréhension des solutions adéquates aux problèmes concrets du prolétariat, c'est-à dire celle de la révolution. Ses partisans en restent à des généralités et à des panacées, et en tant que groupe ils se placent en marge de la classe, voltigeant autour d'elle, en attendant que leur crise de surproduction donne, l'occasion de se poser. Révolution Internationale et le bordiguisme représentent le cas le plus patent de semblable aveuglement.

A ce stade, nous les révolutionnaires, nous ne devrions même pas mentionner l'origine économique de la crise. Nous nous y voyons forcés, d'autant qu'en plus de RI, beaucoup de groupes y compris des trotskystes, veulent cerner l'économique en chiffres de production qui ne seront palpables que par défaut révolutionnaire et dans un futur susceptible de se prolonger un siècle ou plus. Ceux-là mêmes sont imperméables aux manifestations sociales de décadence, comportements, idées et positions politiques qui précèdent le pourrissement d'un type de civilisation. Une fois de plus, la dialectique s'égoutte entre leurs statistiques et leurs syllogismes. Le capitalisme entra en décadence une fois qu'il eut créé les instruments de production et les désirs humains minimums pour donner cours à une autre civilisation supérieure. A partir de là, la décadence agit, non par impossibilité de croissance, mais par la croissance-même du capital à l'encontre du développement social, donc tératologique même dans ses aspects les plus scientifiques et apparemment intensifs (*). Là doit s'encastrer l'intervention des révolutionnaires, égrenant dans ses aspects partiels la transformation communiste, ces mêmes aspects que le prolétariat devra mettre en pratique une fois qu'il aura pris pouvoir, armes et économie. Hors de cela, tout ce qu'on pourra dire et écrire n'est que verbiage.)

 

(*) À ce sujet, voir "la crise de la contre-révolution russe, partie de la crise du capitalisme mondial" dans  La  brochure “ Parti-Etat, stalinisme,volution.  Aux éditions Spartacus 

Document : Ferment .Ouvrier .Révolutionnaire.

Pour le F.O.R. Continuité  

 

 

 

 

 

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 21:29
GANGRENE SOCIALE
Les moyens d'information nous parlent périodiquement des progrès sociaux qui nous seraient, parait-il, régulièrement octroyés par un capitalisme en perpétuel développement. A l'appui de cette affirmation ils peuvent citer par exemple, congés payés, et pour être plus d'actualité, la semaine  de 35h le remboursement de l'IVG , la retraite à 6X ans... et aussi le fait que le prolétariat, dans sa grande majorité, possède voitures, réfrigérateurs, cuisinières électriques, douches, parfois même, machine à laver. C'est ça le progrès affirment-ils.
A partir de là, certains en déduisent que le prolétariat est intégré par cette société en progrès permanent, et que donc la révolution est actuellement impossible. Pour qu'elle revienne à l'ordre du jour, il faudrait que le prolétariat soit en grande partie au chômage (sa passivité actuelle serait peut-être due à un chômage non encore suffisant ?j ne puisse plus subvenir complètement à ses besoins nutritifs, ne puisse plus posséder ni voitures, ni machines à laver, ni lave vaisselle électrique ... alors là, enfin dans la misère noire le prolétariat ne sera plus intégré ( en réalité dans une telle situation, n'étant plus uni sur le lieu de production, il se désintègre en tant que classe productive), et pourra enfin faire la révolution.
Bien, les faits cités à l'appui de ces positions sont irréfutables. Cependant, d'autres faits sont là, tout aussi irréfutables : utilisation des découvertes techniques non pas au service des travailleurs, mais contre eux, en intensifiant rendement et productivité, et sans baisser les heures de manière correspondant aux possibilités techniques et humaines, en dépréciant la valeur de la force de travail, en rendant le travail abrutissant, dénué d'intérêt. Qui plus est on peut remarquer un renforcement considérable de l'Etat, et donc de ses moyens de répression envers les franges prolétariennes qui osent lui tenir tête (cf. Pologne) et dont certaines n'ont pas attendu la misère absolue pour cela. Voilà une série de faits qui amènerait à penser que cette société, loin d'être en perpétuel développement, loin d'être progressive, est fondamentalement pourrie. N'oublions pas non plus que toute sa "richesse" entraine des milliers et des milliers de mort dans le monde. Mais définissons ce qu'il faut entendre par société progressive, et par là même ce qu'il faut entendre par progrès social.
Le concept de progrès social ne peut pas être défini dans l'absolu, sans faire référence à une société à l'intérieur de laquelle il s'insère, en effet son simple énoncé contient le terme social. Il s'en suit donc que des progrès sociaux et historiques ne peuvent prendre naissance que dans une société qui elle même elle même est progressive. Cela nous amène donc à repréciser ce que les révolutionnaires doivent entendre par société progressive. Nous avons bien écrit s ce que les révolutionnaires doivent entendre... et non pas s ce que les capitalistes doivent entendre ..., cela a une importance pour ce qui va suivre. En effet pour la classe capitaliste le degré de positivité ou de négativité ne peut se mesurer que par le degré d'extraction et de réalisation de la plus-value, par le degré d'accumulation du capital, et cela au vu de la place qu'elle occupe dans les rapports de production, place d'acheteurs de la force de travail, d'exploiteurs. Uh exploiteur voit la société (et la fait voir) avec ses propres yeux, il accordera un critère positif à la société lorsque l'exploitation fonctionnera correctement, et négatif lorsque cette dernière sera passablement enrayée, que ce soit par des facteurs strictement internes à la société elle-même du point de vue économique (cas de la crise de surproduction), ou autres, mouvement social...
Le prolétariat lui, vu la place qu'il occupe dans les rapports de production, et donc les révolutionnaires ont un point de vue évidemment radicalement différent. Visant la destruction de toute société d'exploitation de l'homme et la construction d'une société sans classes, humaine, ils n'accordent le critère de progressivité à une société de classe que lorsque celle-ci fait germer en son sein les conditions propres à son dépassement révolutionnaire vers le communisme. Inversement une société devient décadente lorsqu'elle n'a plus de justification historique socialement, lorsqu'elle subsiste tout en ayant développé, plus que suffisamment, les conditions propres à son anéantissement.                                                                                                                                                                                                                             Jusque là, rien de contradictoire, la vision que l'on a de la société dépend principalement de la place sociale occupée par l'individu, la classe. Ce qui serait contradictoire, par contre, serait d'être révolutionnaire, et d'avoir me conception capitaliste de la progressivité et de la décadence du capitalisme ; c'est-à-dire la première des deux conceptions décrites. Les termes étant de nouveau définis, nous pouvons continuer. Du point de vue révolutionnaire le qualificatif désignant la civilisation capitaliste ne peut être que décadence. En effet, cette société n'a plus de raison d'être historique. Plus qu'aucune des sociétés précédentes, elle a développé les forces productives, elle a unifié le monde entier sous sa coupe,elle a développé internationalement la dernière classe de l'histoire, la classe qui peut enfin matériellement mettre à bas la division de la société en classes : le prolétariat. En cela elle fut progressive par rapport aux sociétés précédentes, bien que réactionnaire par rapport au communisme. La réponse que donna le prolétariat à la 1ère guerre mondiale : vague révolutionnaire de 1917-37 fut la preuve tangible que le communisme était là, à la porte de l'histoire. A partir de là, la survivance du capitalisme devenait sans raison d'être. Depuis lors la décadence s'est accentuée. Aujourd’hui, d'un moment à l'autre, l'humanité peut passer des triomphes technologiques de l'ère atomique à la barbarie primitive d'une lutte désespérée pour sa propre survivance, contre les rudes forces de la nature, animées et inanimées. Ainsi dans ce cas le communisme ne deviendrait qu'une simple utopie, ses bases objectives ayant été détruites. La décadence capitaliste est plus profonde que toutes celles qui l'ont précédées dans l'histoire, car non seulement le capitalisme s'oppose à de nouveaux rapports de production progressifs mais sa survivance elle-même peut nier quelques dizaines de siècles de développement social par le biais d'une guerre mondiale.
Du point de vue capitaliste, comme nous l'avons dit, le degré de positivités ou de négativité dépend directement de la quantité de plus-value réalisée sur notre dos, de la "santé économique" du capitalisme. Pour cela, point n'est besoin de se référer aux sociétés divisées en classes qui précédèrent le capitalisme, ni au communisme. L'évolution historique et son moteur î la lutte de classe peuvent être laissées de coté pour les tenants de l'économisme. L'histoire contient son propre développement historique, sinon elle n'est pas Histoire, c'est ce que beaucoup semblent oublier. Pour ceux-là le capitalisme peut ainsi être étudié à la loupe, c'est-à-dire que ses turbulences économiques sont plus que démesurément grossies, de manière à ce que finalement, l'on ne comprenne plus rien à la direction, au développement historique, et/ou à leurs causes.
Ouvrons là une parenthèse: un physicien du début du siècle du nom d'Heisenberg, mit au point un principe, le principe d'incertitude, selon lequel plus on possédait d'informations précises sur la place,sur la situation exacte d'une particule en mouvement, moins on pouvait en déduire d'informations quant à son mouvement, sa vitesse, sa direction, où elle allait, d'où elle venait. Le parallèle à faire dans ce cas entre particules en mouvement et évolution historique est flagrant. Refermons cette parenthèse.
Le matérialisme historique s'opposait, et s'oppose toujours, au matérialisme bourgeois principalement parce que ce dernier considérait l'être uniquement comme être naturel ; quant à liai, le matérialisme historique mettait en avant le fait que cet être naturel faisait partie d'une société, et en conséquence était être social, L'homme est principalement l'ensemble de toutes ses sensations, de toutes les interactions qu'il a avec la société. De la même manière chaque société, chaque mode d'organisation du travail est le fruit des interactions avec la/les sociétés précédentes et avec la/les sociétés dont les bases objectives seront créées par le développement historique. Elle n'a pas d'existence uniquement refermée en soi, autonome. Le matérialisme bourgeois affirmait que le cerveau sécrète la pensée comme le foie la bile«, G® à quoi répondait le matérialisme pratique en disant que la pensée d'un homme donné est déterminée par la société dans laquelle il vit et la classe à laquelle il appartient (cela ne niant pas la nature biologique du cerveau). De la mime manière aujourd'hui le matérialisme historique doit s'opposer aux économistes à la noix de coco et autres qui expliquent le capitalisme par lui-même. Non le capitalisme ne s'explique par le capitalisme, sinon on ne comprendra rien à rien.
Il s'en suit comme corollaire direct que tous ceux qui dans le milieu révolutionnaire identifient décadence sociale à : une crise économique, c'est-à-dire tous ceux qui identifient un concept ne dépendant pas des aléas de l'économie capitaliste, mais dépendant de sa nature et de sa fonction historique, à un concept strictement interne au capitalisme, et dépendant de ses aléas, se fourvoient. Les idées dominantes dans une société divisée en classes sont celles de la classe dominante. Estimer que le capitalisme n'a plus de raison d'être uniquement parcequ'il serait en crise économique définitive ou non, n'est que l'image renversée, pour le prolétariat, d'une idée qui provient directement de la classe dominante, à savoir, encore une fois que, pour la caste capitaliste, la raison d'être de ce système est de produire de la plus-value, lorsque ce n'est plus le cas, lorsque sa réalisation ¿«vient quasi impossible, cas de la crise de surproduction, il perd sa raison d'être. Les révolutionnaires qui sont en extrême minorité en période de paix sociale, doivent avoir une méfiance certaine envers les idées dominantes, et se doivent de les étudier suffisamment. S'ils n'ont pas assimilé la décadence sociale, la décadence sociale, elle, alors les assimile, et risque bien de leur faire adopter un concept d'essence capitaliste.
Enfin comme corollaire final, il devient clair qu'une société en pleine putréfaction, comme celle que nous connaissons depuis le début de ce siècle, ne peut accorder un quelconque progrès social. A l'heure où est uniquement à l'ordre du jour la révolution sociale, la fin de l'exploitation de 1'homme par l'homme, les congés payés ou autres "victoires ouvrières" ne sont alors que d'amères pilules. Quant à la science, contrairement à ce que certains prétendent, elle n'est pas un facteur de progrès. Et cela n'est pas dû à de trop maigres investissements ou à de «mauvaises politiques". En fait la science ne peut pas opérer de miracles, dans une société en décadence sa marche en avant est aussi un facteur de décadence. Aujourd'hui ses découvertes sont dûes en grande partie dans certains domaines, à des recherches militaires, à des recherches sur la mort. Les connaissances et recherches sont respectivement détenues et développées par un nombre infime de spécialistes, le reste de la population étant laissé dans la complète méconnaissance dans tous les domaines. La science est comme cette société sclérosée. Ses résultats ne sont ni pleinement divulgués ni utilisés pour servir l'humanité. Dans certains domaines les dernières découvertes deviennent des secréts militaires divulgués non pas par des scientifiques mais par des espions. A l'heure où est enfin possible, vu le niveau des forces productives, une société qui, par un travail commun, de tous ses membres, journalier assez court, permettra à tous ceux qui le voudront de se consacrer à la recherche scientifique ou à ce qu'il leur plaira, et donc à l'heure où sont possibles d'immenses progrès scientifiques réalisés par le plus grand nombre et pour tout le monde, à cette heure là, les découvertes scientifiques et techniques actuelles apparaissent non seulement comme ayant souvent des retombées négatives mais aussi, lorsque ce n'est pas directement le cas comme relativement bien pauvre.
En conclusion, les avantages ou "progrès" obtenus dans cette société décadente, lorsqu'ils existent, ne s'insèrent pas dans un progrès social et historique, au contraire dans le contexte historique, ils ne sont que des simulacres de progrès, ils sont, comme cette société, misérables. Quant aux tenants de l'intégration du prolétariat, il nous suffira de leur rappeler que la contradiction fondamentale sur laquelle survit le capitalisme, est la contradiction de classe : capital / travail. Nier cette contradiction, en intégrant le prolétariat, reviendrait à nier l'existence même du capitalisme.
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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 12:46

                                            TAILLE DE FAUSSES IDEES

"Parmi les groupes plus ou moins révolutionnaires qui existent sur plusieurs continents (...) la maigreur et l 'incongruité théoriques des uns et des autres atteint une borne au-delà de laquelle on ne voit plus rien".

1976. Alarme n°13   réédition n° 40 octobre 1988    (35 ans après, rien n’a changé)

                                 CONSCIENCE RÉVOLUTIONNAIRE ET  CLASSE  POUR  SOI
S'agissant des problèmes posés dans le monde actuel, qui sont ceux de la classe révolutionnaire, les groupes mentionnés ont dépassé à cette date, et de bien loin, la borne que nous avons indiquée il y a douze ans. Nous allons le préciser, car il ne s'agit pas de parler tout bonnement, ni de griffonner des pages et des pages pour peu de chose ou pour embrouiller, vice souvent étalé aujourd'hui comme une qualité.
La maigreur et l'incongruité théoriques principales, d'où en jaillissent d'autres, on la trouve dans l'estimation de la nature de notre époque. Tous répondent : "de très grande concentration mondiale du capital et de décadence" (toute exception se situerait idéologiquement à droite et ne mérite aucun commentaire). La maigreur et l'incongruité apparaissent dès qu'il s'agit de signaler le pourquoi et le comment de la concentration et de la décadence. Pour ce qui est de la première, la plupart se limitent à constater le fait, à l'instar du mouvement révolutionnaire entre les deux grandes guerres. Certains, cependant, portent l'absurde au comble en niant qu'il y ait croissance au-delà du cycle guerre- reconstruction-guerre. Ils interdisent au capitalisme mondial de dépasser le niveau de ce qu'il a détruit.
D'autres groupes, sans donner dans un travers aussi risible, acceptent l'idée de cycle, sauf en cas de Révolution, il va soi. Cependant tous ignorent que la concentration énorme du capital, quelque volume qu'ils lui accordent, a été rendue possible grâce à la défaite du prolétariat entre les deux guerres, prolongée après la dernière. Mais avant de revenir sur cela, il faut éclaircir où se trouve l'origine de la décadence, car il s'agit là de la principale caractéristique de l'actuelle période historique. Tous les groupes, sans exception connue, la voient dans une impossible croissance des instruments de production au sein du capitalisme actuel. Elle-même pousserait à la crise de surproduction dont ils ont tant jasé et celle-ci, à son tour, moyennant le chômage à grande échelle, engendrerait la mobilisation des masses et la conscience révolutionnaire. C'est ça leur matérialisme. Comme démonstration de l'existence de la crise ils présentaient le chômage, tandis que manquait ce qui blesse le capital, c'est-à dire ce qui origine cette sorte de crise. Outre cette bourde-là, les groupes en question se sont vu infliger un double démenti par le chômage. Ils attendaient une augmentation des luttes et leur radicalisation ("accélération de l'histoire", entendait-on dire d'une voix grave). Comme à dessein pour leur fermer la bouche, le nombre des luttes diminuait à proportion de l'augmentation du chômage, alors qu'elles se multiplient avec sa diminution.
L'événement capitaliste le plus important des dernières décennies a été l'avance prise par la technologie japonaise, rapetissant toutes les autres, celle des USA comprise. Les occidentaux, pour faire face à la compétitivité nipponne, entreprirent le renouvellement de leur machinerie et la réduction de leur main d'œuvre. C'est ce dernier facteur que les susdits groupes, superficiels, interprétèrent comme leur crise tant annoncée, prolégomènes d'une commotion révolutionnaire mondiale... ou de troisième guerre. Vingt années de leur, vie et des montagnes de publications gaspillées pour se voir finalement réfutés, sans appel possible, par la robotique et l'électronique qui prolongent la croissance capitaliste, seulement réduite auparavant.
Que la décadence du système se manifeste par l'incapacité de développer sesinstruments de production, c'est une idée qui vient aussi de la Troisième Internationale et du Programme de Transition de Trotsky. Tous les groupes mentionnés ont été leurs prisonniers, malgré les dénégations de la réalité vivante. C'est ainsi qu'ils sont allés se submerger dans leur propre gâchis. Ils désorientent idéologiquement le prolétariat et contribuent à sa passivité. Ils tombent dans ce qu'ils voudraient pourtant éviter.
Quant à nous, nous nous répétons à nouveau, en écrivant que la décadence capitaliste est engendrée et répandue par la croissance actuelle de ses forces de production. La dernière d'entre elles, plus importante que toutes les antérieures, coexiste avec la décadence et la sécrète. S'il est vrai qu'autrefois la croissance comportait un développement social, à présent elle l'attaque, le pervertit, car croissance des instruments de production sous leur forme capitaliste et développement social s'entrechoquent irréductiblement. Le second doit impérativement, à fin de reprendre, se débarrasser de l'autre. C'est celle-là la contradiction suprême du capitalisme, qui est déterminée par la force humaine de travail, le prolétariat dans son acception la plus large, dont la marche en avant exige la domination des instruments de travail, et par conséquent, celle de son propre devenir. Comme il a été exposé dans l'éditorial d'Alarme n° 39, ce qui engendre la décadence, c'est le même facteur qui avait constitué le côté progressiste du système, à savoir, la croissance productive des instruments de travail en qualité de capital créé par l'exploitation salariale. Dès lors, la décadence s'introduit dès que les instruments de production accumulés permettent le passage à un système de développement social en rupture avec la relation capitaliste entre instruments de travail et travail humain. Or ces mêmes groupes s'acharnent à nier la croissance industrielle, contre une écrasante réalité et avec une assurance d'irresponsables ; en tout cas, il leur échappe entièrement sa nature décadente et délétère. Et ils ne voient en aucun cas comment, de cette réalité mondiale, se dégagent des propositions révolutionnaires susceptibles de redonner vigueur à l'activité des exploités directement contre le capitalisme.
De toute manière leur échafaudage théorique s'écroule et jusqu'au sol les portant qui devient du sable mouvant. Leur raisonnement même augmente leur désarroi. En effet, si le capitalisme se trouve en circuit fermé guerre-reconstruction- guerre, une crise de surproduction devient quelque chose de chimérique, car il suffit au système de transformer en ferraille une partie de son outillage, par la guerre ou comme on voudra, pour entreprendre encore une reconstruction... et empocher toujours de la plus-value. Mais alors, d'où viendrait et quand apparaîtrait la combattivité ouvrière et sa conscience ? Ce même circuit fermé empêche de comprendre la cause de la passivité et du scepticisme des masses, tellement durable ; il empêche aussi de comprendre les tâches révolutionnaires à se donner, aux révolutionnaires comme à tous les exploités. La première situation n'a pas été le fait de la répression bourgeoise, mais de l'irradiation mondiale de la contre-révolution russe barbouillée en socialiste. Les tâches à se donner, par contre, exigent une importante reconsidération théorique, qui n'a pas été entreprise, ou bien mal, par les tendances critiquées ici.'
Comble de la gaffe, la troisième guerre mondiale, annoncée comme proche, sinon imminente, est en train de laisser là plantés ses crieurs, énième version. Ils la voient s'éloigner à leur horizon temporel, par effet des armes thermonucléaires, chimiques, etc. dont la portée exterminatrice met à nu la caducité, la corruption, l'ultime sentence technologique de la décadence comme un tout. On l'a vu lors de l'épisode des missiles à Cuba. Tout de même, le danger ne disparaîtra qu'avec la relation sociale qui l'engendre : capital/salariat.
Cependant, les groupes dont il a été question ici ne trouveront pas la liaison avec les agitations ouvrières à venir sans qu'ils taillent eux-mêmes leurs idées dépassées ou entièrement fausses. En un mot, il faut prendre une nouvelle envolée théorique, ce qui revient à dire, d'activité pratique. C'est cela, toute pédanterie bannie, la praxis. Mais au contraire, ils semblent s'agripper- à leurs aberrations. Seule Battaglia Comunista insinue un certain changement. Dans son numéro de juillet elle dit "ne pas faire référence tant à la crise de surproduction" qu'à celle de décadence. Cela suffit pour nier l'existence de la première, et qu'elle se produise ou non, la dépouiller des vertus qui lui étaient accolées auparavant. Si l'on tire conséquemment ce bout de corde, d'autres changements se présenteront en file indienne.
Des symptômes précurseurs de nouvelles ouvertures révolutionnaires s'aperçoivent aux milieux du fracas mondial. Ceux de plus grande importance, les voici : la reprise de la croissance capitaliste, dont la nocivité aggravée permettra au prolétariat de se dresser contre le système ; la connaissance généralisée de l'effroyable vérité sur la contre-révolution russe et le mépris des masses envers ses partis ; l'irréversible rejet des syndicats par les travailleurs ; la mise en évidence des nationalismes, guerrillerismes, terrorismes et similaires, comme le fait des sujets et des partis avides d'exploiter leurs propres co-nationaux ; la nécessité, chaque jour plus pressante, de supprimer tous les armements militaires et les armées sans exception ; la poussée des exploités, très persistante, quoique retenue pour l'instant, vers une société sans classes et hautement développée.

1976. Alarme n°13   réédition n° 40 octobre 1988

 

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSONS-NOUS,

 SUPPRIMONS LES POLICES, LES ARMEES, LA PRODUCTION DE GUERRE, LES FRONTIERES, LE TRAVAIL SALARIE

ARMES, POUVOIR, ECONOMIE AU PROLETARIAT

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 12:43
 LA LUTTE PROLETARIENNE EST UN TOUT
Le capitalisme, comme nous l'avons dit de nombreuses fois, et nous le répéterons jusqu'à sa mort, est un système anti-humain qui domine la totalité du globe par l'exploitation de la force de travail de l'individu- marchandise par delà les frontières dites nationales.
Toute élucubration sur la persistance de vestiges féodaux, esclavagistes tribaux et autres dans certains secteurs du monde n'est que justification et valorisation de l'ordre qui règne en fait et de fait sur le monde, afin de faire avaler aux exploités le crédo des nécessaires et longues étapes qui les conduiront à l'émancipation. C'est ainsi que sont justifiées les luttes dites de libération nationale et leurs génocides alors même que les puissances dominantes et les deux impérialismes auxquelles elles sont soumises et qui se partagent le monde, Sino/Russie et Europe/Usa, tirent les ficelles de ces génocides quand elles ne les orchestrent pas directement. Toute la vie sociale est aujourd'hui soumise au capital et dépendante de celui-ci. C'est donc une réponse communiste qui doit être donnée dès maintenant à la société de classe afin de l'abolir une fois pour toute sans possibilité de retour en arrière. Soit dit en passant, nous laissons le terrain de la spéculation, pour mieux les combattre, aux "dialecticiens" de pacotille, "matérialistes" de surcroît qui devraient attendre s'ils suivent leur propre "raisonnement" que la plus primitive des tribus primitives de l'Amazonie soit passée par toutes les étapes "scientifiquement reconnues nécessaires" pour enfin pouvoir parler de la possibilité immédiate de la société sans classes.
Non seulement il y a dès aujourd'hui possibilité immédiate mais il y a nécessité urgente du communisme, anéantissement définitif de toutes les structures sur lesquelles repose le monde aliéné.
" Il n'est plus l'heure de développer le capitalisme nulle part mais celle de l'abattre partout. L'arborescence mondiale de l'appareil impérialiste moderne force à elle seule le prolétariat à envisager son action à l'échelle planétaire sur le terrain de la révolution sociale et non celui de la nation capitaliste..."
Un autre aspect non moins important du "raisonnement par étapes" est inculqué quotidiennement aux millions de prolétaires qui vivent eux dans les régions reconnues maitresses de l'économie mondiale et qui donc ne doivent plus passer (n'est-ce pas chers révolutionnaires en soutane, apôtres du matérialisme vulgaire) par le long chemin des croisés.
Cet autre aspect de l'adage réactionnaire est le mur de béton construit sans ambages pour séparer le plus nettement possible lutte immédiate et lutte historique, lutte économique et lutte politique, etc... Tel organisme convient pour ceci, tel autre pour cela. Généralement le cela doit céder le pas, s'il existe, au ceci, c'est-à-dire à la lutte dite immédiate. Pour le "cela'1 on verra plus tard ! C'est-à-dire jamais ; ce qui fait que le ceci lui-même est vidé de son contenu puisqu'il n'est rien sans le cela.
Cette situation où domine la séparation au détriment du tout, la division au détriment de l'unité est l'œuvre historique de la réaction et de la contre-révolution, œuvre essentielle des organisations qui se sont revendiquées de la classe ouvrière, de son émancipation alors même qu'elles sont devenues depuis nécessaires à la survie du capitalisme. Le syndicalisme en est la preuve vivante, et ce qu'il ait une forte assise sociale ou qu'il soit pourchassé par des régimes aux aspirations plus anachroniques, régimes, il est important de le souligner, imposés maintenus ou défendus par les tout puissants "pays avancés".
Dans les deux cas, le syndicalisme synthétise la soumission servile au capital en s'octroyant non sans la complicité de ceux qu'il prétend combattre, la représentativité du monde du travail dans la lutte que celui-ci est contraint de mener chaque jour. C'est cette lutte quotidienne revendicative qui est dévoyée, canalisée, annihilée. Marx disait que ce qu'il y avait de plus important dans les luttes revendicatives du prolétariat n'était pas tant le succès des revendications que l'union grandissante du prolétariat en lutte. Précisons que c'était à l'époque ou le prolétariat commençait à se manifester en tant que classe indépendante et que par conséquent l'énonce poids de la contre-révolution russe ne pesait pas sur le mouvement ouvrier. Malheureusement depuis l'époque de l'énoncé de cette phrase, à cause du règne de la séparation et par cette séparation, entretenue surtout par la racaille syndicale, la lutte revendicative est devenue une non-lutte dans la majorité des cas, qui entrave l’union grandissante des travailleurs, qui empêche que cette union se matérialise toujours plus. Or la matérialisation de cette union a toujours été et ne peut être que l'union de classe allant à l'encontre de toutes les séparations entretenues par le monde marchand et plus spécifiquement en ce qui nous concerne par le capitalisme.
ceci n'implique pas, loin de là qu'il faille attendre béatement l'arrivée du grand soir émancipateur en se contentant de divulguer sa propagande pontificale et en se gardant bien de s'immiscer dans ce qui ne doit être que l'émanation directe de la vox populis elle-même dans sa lutte. peu importe le contenu pourvu que ça se généralise !
Il est tout aussi stupide de négliger la pratique quotidienne parcequ'elle ne correspond pas purement et simplement encore au refus immédiat du travail aliéné, du travail salarié. Il est si évident de l'abolir dans une usine en grève ! Par cette sainte pureté les érudits en matière de radicalisme verbal s'empêtrent dans des méandres tortueux de la pensée métaphysique. Prêchant la désaliénation ils croient en la sainte révélation céleste de la délivrance universelle. Amen !       
La lutte quotidienne est toujours l'école de guerre du communisme. La tâche des révolutionnaires est de combattre tout ce qui l'entrave, la parcellise, la passe à la moulinette et la réduit en bouillie, même si ce sont des idées et des pratiques du mouvement communiste lui-même dans le passé. L'atavisme et le dogmatisme sont autant de barrières que le prolétariat balayera en se constituant en classe révolutionnaire. Balayons-les et contribuons à les balayer dès maintenant. Les idées de la réaction, de la classe dominante sont pour l'instant force matérielle, celles des révolutionnaires quasi réduites à néant, sans concrétisation pratique et par là même trop facilement reléguées à un hypothétique musée de l'utopie. Montrons précisément dans la lutte qu'elles aussi sont force matérielle d'autant plus puissantes qu'elles appartiennent à la seule classe de l'histoire capable d'anéantir définitivement la société divisée en classe et les idées qu'y lui sont liées.
Pour cela il n'y a pas 36 solutions :
Montrons que nous ne sommes pas des partenaires sociaux spécialistes de la négociation et respectueux de l'ordre existant.
Montrons que nous n'avons que faire de revendications décidées par patronat-Etat-Syndicat.       
Toutes attaques du capital à l’encontre du prolétariat international sont autant de coups portés à la classe ouvrière !
Montrons par notre lutte que ce sont les bases même de notre exploitation que nous voulons faire sauter, et que c'est sur cette base que nous sommes une force internationale révolutionnaire.
Dans cette perspective aucune de nos luttes ne sera une défaite car nous serons chaque fois plus conscients de notre force et de la nécessité vitale de la solidarité. L'union grandissante dans les luttes sera alors effective. Et nos exploiteurs après chaque arrêt ou défaite momentanée de notre classe, frémiront d'horreur à la seule pensée d'une nouvelle attaque plus dure et plus vaste. Tels les mineurs asturiens en 1934 en Espagne répondant dans les tribunaux que leurs armes étaient enterrées pour la prochaine fois, faisons leur comprendre que si nous revendiquons c'est dans la perspective de ne plus avoir à revendiquer parceque nous les auront anéanti à jamais. C'est dans la lutte en dehors et contre les syndicats que nous montrerons cela. 
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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 12:38

ABOLITION DU SALARIAT, DÉCRET OU MOUVEMENT ?

" Le capital suppose le travail salarié, le travail salarié suppose le capital, lia vont lu condition l'un de l'autre; ils se créent mutuellement".   Marx

Cette évidence, trop souvent enterrée par ceux qui craignent l'authentique et définitive révolution prolétarienne, signifie bien ce qu'elle signifie. Pour abattre le capital, il faut en finir -avec l'achat et la vente de la force de travail. L'homme «luit cesser d'être une vulgaire marchandise; en cessant de l'être il détruit le règne de l'exploitation en général et de la marchandise en particulier.

Dans l'histoire du mouvement ouvrier, bien que ce qui est dit ci- dessus ne fut jamais perdu de vue par les révolutionnaires, les tactiques pour y arriver ne furent pas toujours les mêmes. Au 19ème, on parlait de programme minimum et de programme maximum. Le premier avait comme projet sa réalisation dans le cadre du capitalisme dans l'attente de l'opportunité permettant d'engager le combat pour la réalisation du programme maximum. Postérieurement, les fondateurs de la IV internationale, prétendaient fondre en un seul programme minimum et programme maximum. Ce qui donna naissance au célèbre programme de transition, programme qui dès ses origines n'a pas correspondu aux tâches du prolétariat, c'est-à-dire à la réalisation du seul programme aujourd’hui révolutionnaire, le programme communiste.

Nous ne nous attacherons pas dans le présent article â attaquer ceux qui intentionnellement ou par incompréhension défendent des programmes dépassés et donc réactionnaires, ou pis contre-révolutionnaires. il ne défendent en réalité que des programmés tout à fait capitalistes et ont oublié depuis longtemps ou cachent ce que détruire le capital signifie n'ayant comme perspective que celle de  gérer un système qui n'en finit pas de pourrir, le capitalisme. Nous faisons  référence ici aux organisations de "gauche" et "d’extrême- gauche.

Dans  un certain milieu par contre, ils n'ont que  cette expression à la bouche. C'est tout juste, si face à un problème soulevé par le manque d’hygiène dans les lavabos d’une usine, ils ne scandent pas: "Abolition du travail salarié". Voilà l'originalité de ceux qui se croient les champions de la subversion parce qu'ils ont entrevu que le salariat n'est qu'une chose abjecte qu'il faut détruire, et ce, le plus rapidement possible .Ce mot d'ordre ainsi figé n'est plus qu'un mythe de plus et ceux qui le défendent de cette manière le vident de tout son contenu. En fait, le refus de toute revendication autre qu'abolition du travail salarié, dénote l’incompréhension pratique de  ce qu'est le capitalisme et par conséquent de ce qu'est la révolution prolétarienne. En effet, en théorie, tout le monde s'accorde à parler de mouvement ouvrier, de mouvement communiste, mais dans les faits la conception qu'ils ont de l'attaque du capital par le prolétariat est totalement statique et figée. Le mouvement commencerait avec l'abolition du travaille salarié, avant cela le néant: pas de lutte de classe (ni capitalisme, ni prolétariat).L'abolition du travail salarié est réduite de la sorte à un simple décret-loi émancipateur. Il suffirait que chaque prolétaire comprenne cela, et le tour serait joué. Avec des visions aussi simplistes, on n'aboutit à rien et le problème n'avance pas d'un saut de puce malgré toute la bonne volonté du monde

Le FOR, défend un programme d'action, “les taches de notre époque"(l) qui est souvent taxé par les mystiques de l'abolition du salariat de programme réformiste, et parfois même de "programme de transition trotskiste" reconnaissant un certain aspect de radicalisme en plus. Cela démontre encore une fois leur incompréhension totale. I*) Il ne peut être considéré comme réformiste puisqu'il n'envisage pas (à moins d'être aveugle) son application dans le cadre du capitalisme pour améliorer celui-ci ou le rapprocher du socialisme et qu'en plus il présuppose l'action déterminée du prolétariat en tant que force révolutionnaire. 2°). Il ne peut être comparé au programme de transition trotskiste dans la mesure où ce dernier n'attaque pas en premier lieu le salariat et en outre ce programme considère la concentration et la centralisation capitaliste (défense des nationalisations) comme des mesures progressives, exactement le contraire de ce que nous défendons. Avant de s'emballer dans une verve à radicalité exemplaire et à bon marché, mieux vaut lire attentivement ce que nous écrivons. La lutte de classe est une dynamique dans laquelle les révolutionnaires doivent s'évertuer d'intervenir de manière à contribuer à la pousser à son extrême, la révolution socialiste, c'est-à-dire a la perception par de larges masses du fondement de l'économie capitaliste et des moyens de la détruire, soit avant tout une attaque de la valeur par l'attaque du salariat. "Abolition du travail salarié" est un mot d'ordre révolutionnaire et même mot d'ordre révolutionnaire par excellence. Mais avant tout, il est une compilation de perspective d'actions proprement révolutionnaires qui doivent être  comprises, même confusément, par ceux qui doivent s'émanciper de l'aliénation du travail salarié. Voilà la grande différence entre programme révolutionnaire et programme capitaliste camouflé sous une phraséologie mensongèrement ouvrière. Un exemple: les "revendications" syndicales font en faites partie de la programmation capitaliste ; une réduction des heures de travails est ainsi en relation avec un accroissement de l’exploitationune hausse des salaires avec une hausse des prix etc... Les "revendications" syndicales ont donc pour objectif de cacher et de permettre un accroissement de l'exploitation et la continuité de la paupérisation relative du prolétariat. Ce qui n'empêche pas que le syndicat, acculé par une radicalisation de la classe, ne reprenne certaines des consignes que nous énonçons pour mieux mystifier le prolétariat, de la même manière que le capitalisme est prêt à faire des concessions pour reprendre la situation en main et en fin de compte écraser le prolétariat. Le syndicat, “rouage" indispensable du capitalisme, barre  la route à toute conscience de classe, il empêche le prolétariat de s'attaquer au fondement même du système. Aucune "revendication" syndicale n'attaque la plus-value réalisée sur le dos des ouvriers. Et c'est de cela qu'il s'agit, à moins qu'il faille attendre la dictature du prolétariat au niveau presque mondiale pour décréter :"Abolition du travail salarié".                          

L'attaque du capital et donc du salariat par le prolétariat ne peut que commencer et doit commencer avant même la prise du pouvoir par le prolétariat, c'est ce qui fait du mouvement prolétarien, un mouvement. C'est ce mouvement que les syndicats entravent, dévient, étouffent. La nécessité de  l’abolition du salariat doit être comprise par le prolétariat dans sa lutte. C'est à lui en effet de réaliser cet acte émancipateur. Il est donc nécessaire que la lutte ouvrière elle-même amène à l'acte d'abolition du travail salarié. Or cet acte ne peut provenir d'une idée parachutée eu slogan par les révolutionnaires du haut de leur belvédère d'observation. La lutte pour l'abolition du salariat est une pratique, les révolutionnaires conscients doivent y prendre part sinon ils se cantonnent dans le domaine de l’idéologie pure. Comme d'autre part, il ne peut s'agir en aucun cas  d'améliorer ou de développer l'économie fondée sur le capital/salariat, mais d'en finir avec elle, il est indispensable de lier toute revendication, sans solution de continuité aux mesures suprêmes de la révolution prolétarienne mondiale. Confondre attaque du salariat et abolition de celui-ci, empêche ceux qui font cette confusion de participer réellement au sein du mouvement prolétarien et donc de dénoncer clairement les forces qui l'entravent (syndicats, "gauche" et "extrême gauche").

                         Alarme N°6 

 

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