POUR L’ORGANISATION DE CLASSE
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Soyons le ferment ouvrier révolutionnaire et lançons nous à l'assaut du capitalisme qui nous exploite et nous opprime du nord au sud de l'est à l'ouest !
Ses camarades qui ne sont plus, mais qui par leur travail de militants révolutionnaires sont et seront, enrichissant par-delà de nous la mémoire accumulée de toute leur expérience de lutte, cuirassant le futur afin de nous armer dans nos combats jusqu'au triomphe de la révolution sociale pour qu’enfin se réalise la véritable communauté humaine. Vive la révolution sociale !
POUR L’ORGANISATION DE CLASSE
Avant propos à l'édition italienne de :
POUR UN SECOND MANIFESTE COMMUNISTE
Réédition d’un texte de G. Munis datant de 1967
Depuis la publication en France, de ce Manifeste, on nous a questionné, non sans persiflage quel besoin y a t-il d'un second Manifeste communiste? Il y en a aussi qui voient une profanation dans le titre du notre. Ceci ne mérite guère de réponse, sauf parce que ça nous mène à l'objection antérieure.
Marx et Engels —il est pertinent de le rappeler étaient des incoercibles iconoclastes, y compris par rapport à eux mêmes, car aucun autre moyen n'existe d'échapper au cloisonnement du système, fermé. Le premier riposta à ceux qui lui parlaient des marxistes de l'Europe continental: "Je ne suis pas marxiste". Ainsi établissait-il, tacitement, une définition a-dogmatique de la pensée révolutionnaire, très mal saisie aujourd'hui. Engels, quant à lui, exprima plusieurs fois comment lui et Marx avaient emmené à pieds d'œuvre quantité de matériaux qui avaient besoin d'être élaborés. A présent il faut y joindre les matériaux charriés depuis lors par la lutte des classes mondial C'est donc à dessein que nous accomplissons cette profanation Une seule chose importes savoir si elle s'articule ou non avec la longue file de toutes celles que la pensée révolutionnaire a commis, et qu'il ne peut pas ne pas commettre, sans s'asphyxier. Le texte de Pour un Second Manifeste Communiste que nous invitons- à comparer avec le texte classique, constitue par lui même une réponse. Nonobstant, pour rassurer les esprits qui en auront besoin, il convient de préciser quelques points d'importance.
Depuis le temps écoulé après la date où Marx et Engels écrivaient le capitalisme est allé en se parachevant en tant que système mondial. Ce qu'ils avaient prévu est largement accompli. Le dénivellement entre zones diferentes du Globe n'ont pas plus de signification que ceux qui existent à 1'intérieur d'un pays quelconque. Pendant ce temps, le capitalisme en Europe Occidental et aux Etats-Unis, en Russie et au Japón aussi, a atteint un degré de concentration industriel et financière qui, après avoir bousculé toutes les barrières nationales tient le monde entier pris par la gorge.
Simultanément, les instruments de production, loin de mettre en œuvre au maximum leurs capacités techniques, plus celles que permettent le savoir scientifique de l'ensemble humain, se voient toujours restreint et sont et même chètifs, sauf pour ce qui se rapporte à la guerre. Mais l'obstacle à ce que sera la plus vertigineuse et révolutionnaire de leurs expansions, n'est plus les barrières nationales, mille fois foulées économiquement et militairement, et si artificielles aujourd'hui, que le capitalisme lui-même projette de les supprimer, en partie tout au moins. Non, il s'agit d'un empêchement qu'aucune pénétration financière, aucune armée, aucune vocifération socialiste de ceux qui comptabilisent Droit et Avoir est en mesure de dépasser, car ce n'est autre que les bornes même de l'actuel système de distribution et production. Sans mettre au rancart la vente et l'achat des hommes et des produits, c'est à dire, le travail salarié et la production de marchandises qui renforcent la forme capitaliste des instruments de travail, il est impossible que ces derniers atteignent l'incalculable, l'illimité expansion qu'ils comportent et que l'homme nécessite. De là que notre Manifeste parle de malthusianisme là où les voix fallacieuses d'Occident comme de l'Orient disent: "société d'abondance".
Convergeant avec la saturation économique et néanmoins chétive du monde, la saturation militaire qu'elle nourrit —sa sentinelle aussi— proclame irréfutablement la fin de la période progressive de la civilisation capitaliste, sa négativité actuelle et sa décadence. Ce que la guerre moderne peut faire en quelques minutes, anéantir la société et ses composants, le fonctionnement capitaliste est en passe de le faire au jour le jour, avec lenteur, inexorablement. Dans tous, les aspects et sans exempter aucun pays, nous sommes placés devant la nécessité, urgente d'unir les exploités pour une action commune, contre les armements et contre les structures économiques de leurs Etats respectifs.
Prendre en compte une telle situation non prévue dans le Manifeste de 1848, été non moins important que de mettre au pilori les tendances pseudo-communistes et pseudo-socialistes d'aujourd'hui. Le “socialisme bourgeois et petit-bourgeois", le "socialisme allemand" et le "socialisme féodal" critiqués par Marx et Engels, ont été des phénomènes éphémères et leur influence, sur la classe ouvrière presque nulle. Il en va tout autrement avec ce qu'on appelle encore aujourd'hui communisme et socialisme. Surgis comme tendances réellement ouvrières, ils sont parvenus à déployer sur le prolétariat international, politiquement et syndicalement une emprise de plus en plus négative, au fur et à mesure que, par leurs idées et leurs intérêts, ils tournaient le dos à l'objectif révolutionnaire. Presque personne ignore à présent que les partis issus de la Deuxième Internationale, ont jeté par dessus bord même l'objectif réformiste, satisfaits d' accompagner d'un pas malaisé l'involution du capitalisme, occidental et servant souvent d'étrier au capitalisme oriental. Il lui a même donné des dirigeants: Walter Ulbricht, Carrillo, et dizaines d'autres.
Incomparablement plus pernicieux est à présent le prétendu communisme, car sa véritable nature est beaucoup moins connue. Il ne s'agit pas d'un collaborateur ou d'un suiveur de la démocratie capitaliste, même si il peut prendre “cameléoniquement“ cette coloration et d'autres, surtout là où il n'occupe pas tout le pouvoir ou se trouve dans la clandestinité. Lui même possédé la totalité du grand capital industriel et financier, par l'entremise de l'Etat, depuis l'Europe central jusqu'à l'extrême Orient; lui directement retient sous le joug du salariat et de sa dictature politique de centaines de millions de prolétaires; lui encore en tant qu'ensemble économique et comme Bloc militaire, constitue la seconde puissance impérialiste. Par conséquent, le tout fait de lui, non un représentant de la classe ouvrière, mais de la contre-révolution réalisée sous Staline, que ses disciples tachent de stabiliser. Ainsi que Marx et Engels dénonçaient le «socialisme féodal" contresens évident, on pourrait, à notre époque avoir aussi recours au contresens en dénonçant le "communisme capitaliste" ou le "communisme contre-révolutionnaire par opposition au communisme du prolétariat inscrit dans les exigences matérielles, politiques et culturelles de l'humanité.
Notre Manifeste, se limite, jusqu'à là, à suivre le tracé de Marx et Engels, "mutatis mutandis". Son originalité commence au chapitre Impérialisme et Indépendance nationale, qui relègue au monde des supercheries Inter-impérialistes toutes les luttes, guerres, guérillas patriotiques partout où elles apparaissent actuellement Vietnam, demain Ukraine, Mandchourie, Angola ou Venezuela. Il n'y a pas d'autre marge, pour une lutte nationale, qu'elle qu'elle soit, que le changement de suzerain. Les lois de l'économie capitaliste rendent chimérique 1'indépendance nationale. Ces messieurs de l'Organisation Latino Américaine de Solidarité (réunis à la Havane, sous l'égide de Castro) sont des bourgeois aussi retardataires que stalinisants. Ils se ruent vers une participation à l'exploitation de leur co-nationaux qu’ils ne pourront obtenir que comme pourboire des services rendus à un impérialisme quelconque. Leur propre enseigne: "Patrie ou mort" heurte, de plein fouet l'enseigne révolutionnaire: les prolétaires n'ont pas de patrie. On peut dire autant, mais en descendant encore une marche jusqu'au niveau racial du "Black Power" de certains intellectuels noirs américains. Ils ont été incapables de postuler et d'organiser la lutte commune des travailleurs de toutes les variétés de l'espèce humaine présente aux Etats-Unis aussi bien que partout ailleurs.
Des 10 mesures révolutionnaires proposées, pour les pays avancés, par le Manifeste, de 1848, seul les trois dernières, élargies et adaptées d'après les ressources modernes, peuvent aujourd'hui servir de norme générale. Il était donc indispensable de préciser, comme il est fait dans notre texte, les mesures d'expropriation du capital et d'administration de la production et de la distribution, ainsi que le mécanisme économique et politique de suppression du travail salarié et des classes. Le Manifeste de 1848 n'était pas en mesure de le faire, pas plus que. La "Critique du Programme de Gotha".
En effet, une fois les instruments de travail restitués à la société, les potentialités, techniques de production parviendront à de cimes, si hautes, que le jeun imposé aujourd'hui par le prix de la marchandise force, de travail disparaîtra à court terme, et la distribution des produits se rapprochera vite de celle d'une société communiste. La division du travail en manuel et intellectuel ne tarderait à disparaître que le temps indispensable pour offrir à tous un enseignement technique et supérieur. Et l'énorme diminution du temps, de travail socialement nécessaire permis par la science au service de l'homme, libérerait des énergies et des intelligences pour le développement de la culture dans ses multiples aspects, ébauchant à l'horizon le libre épanouissement de chaque individualité.
En ces moments, le prolétariat semble loin de vouloir s'engager dans cette, voie, mais cet une pure, fiction érigée par les murailles politique et syndicales qui le maintiennent encerclé, à l'aide aussi des lois et des polices capitalistes, c'est a dire, érigées par les faussaires du communisme et du socialisme, ou simplement par l'ouvriérisme réactionnaire des syndicats américains, anglais et autres. Ce qui est latent dans la pensée et l'intuition du premier ne devient visible que lorsqu'il démolit les murailles qui le retiennent et qu'il agit en tant que classe. Dans ces circonstances il met en œuvre des mesures comme celles indiqués ici ou allant vers elles; il se révèle classe révolutionnaire par antonomase. C'est ainsi qu'il a agi en Espagne, de 1936 et 1937, en Grèce (1944) et en Hongrie (1956), en dépit de l'absence de partis révolutionnaires aptes. Actuellement, la constitution de ceux-ci déclenchera, à partir d'un certain volume numérique, une irrésistible offensive prolétarienne, la plus profonde et vaste de l'histoire. Elle sera très probablement la décisive, car le monde de l'exploitation n'est encore debout que grâce à la fabulation, tacite ou à dessein, qu'ils se mordent ou qu'il cohabitent entre eux, du capitalisme occidental et de l'oriental.
Notre Manifeste apporte encore quelque chose de la plus grande transcendance pour la théorie et la praxis révolutionnaires. En 1848, Marx et Engels confiaient à l'Etat modifié encore a la manière hégélienne, l'œuvre de transformation de la société. Le bouleversement de la Commune de Paris les amena à reconnaître que l'Etat capitaliste ne pouvait être utilisé d'aucune manière, et que, au contraire, il était devenu indispensable de le détruire, première mesure révolutionnaire. L'organisme de force qui en résulterait devait unifier entre ses mains tous les pouvoirs et sauvegarder la marche continue vers le communisme face aux tentatives restauratrices des classes expropriées. Or, l'expérience de la révolution russe d'une manière, et d'une autre manière celle, de la révolution espagnole, nous ont appris (1) que l'état propriétaire ne peut pas se comporter, quelque soit sa composition humaine et sa structure constitutionnelle, que comme, un capitaliste, collectif. Dans ce fait réside un des facteurs principaux de la contre-révolution staliniste en Russie, et celui décisif de la victoire de Franco en Espagne. En un mot, l'expérience suprême maîtresse de la pensée révolutionnaire, nous a fait comprendre que le passage, du capitalisme au communisme, pendent la période dite de transition, doit être présidé par la classe ouvrière en qualité de corps social en marche rapide vers la disparition des classes. Le mettre entre les mains d'un organisme quelconque, Etat, parti ou syndicat, donnera toujours le plus négatif de résultats. De là que notre texte subordonne la disparition de l'Etat et de tout danger contre-révolutionnaire, extérieur ou intérieure à la classe prolétarienne, est la surpression de la loi de la valeur. Cette gigantesque tâche est irréalisable, excepté par les intéressés eux même, qui doivent régir la totalité du système économique et la vie sociale en général. L'État post-révolutionnaire-, "l État" "ouvrier", au lieu d'être l'organisateur du communisme, doit rester subordonné à cette dernière démarche et être privé de pouvoir sur l'économie.
C'est là la seule garantie de son extinction. Alors le feu de Prométhée, l'Arbre de la Science, définitivement arrachés au plus puissants de tous les Dieux, le Dieu-capital et son paredre (2) le Dieu-Etat appartiendront, oui, à chaque homme, a chaque femme.
Novembre 1967 - G. Munis
Notes :
(1) Sur la première je ne peu que renvoyer à l'article "La révolution ninguna", dans Alarma, deuxième série, n° 9, inédit en français et sur le seconde au chapitre "La economia" de mon livre Jalones de dedernota: promesa de Victoria, inédit aussi en français.
(2) Dans la mythologie, divinité secondaire associée à un culte d'une divinité principale. Paredre est un Dieux qui accompagne toujours un autre dans la mythologie Isis était paredre d'Osiris et à l’inverse, Jésus et Marie également.
Ier MAI: A BAS LA FETE DE L'ESCLAVAGE SALARIÉ
Alors, joyeux fêtards, on va défiler dans la rue, tenue en laisse par la main paternelle du Capital. On va vous promener comme des toutous dociles et vous allez pouvoir faire votre crotte syndicale hors des chiottes de l'usine ou du bureau, Surtout, n'oubliez pas de lever la patte de plaisir lorsque vous entendrez les slogans jouissifs tels que « NON À L’AUSTÉRITÉ !, NOUS AVONS ASSEZ PAYÉ ! » « NOUS VOULONS VIVRE ET TRAVAILLER AU PAYS ! » Allez, un p'tit dernier c’est si bon, « NOUS VOULONS SAUVER NOS EMPLOIS, NOS SALAIRES, NOS RETRAITES ! » etc
"Qu'importe que la niche soit un bagne pourvu qu'on nous permette de nous y vautrer avec délectation“
Au lieu d'aboyer à la lune et de secouer vos colliers de droite ou de gauche en jappant tristement lors de vos manifs et grèves de 24 heures bidons, il serait temps que vous compreniez que L'OS À RONGER EST POURRI DEPUIS LONGTEMPS, que le travail salarié fait de vous des ESCLAVES dont même les maîtres n'avaient pas prévu "une TELLE SOUMISSION!
Consciemment ils se réjouissent de votre état et ne demandent qu'une seule chose: pouvoir continuer à vous exploiter, à vous faire travailler, à pouvoir acheter (patrons et Etat) ou vous faire vendre (syndicats) votre force de travail contre un salaire qui vous fera croire qu'ensuite vous pourrez vivre; il y va de leur vie. Mais vous, vous survivez à peine, d'ennui, de soumission, de fatigue, d'une existence qui prendra fin (ouf!) dans le cercueil béni par un clown aussi mort que vous
Serez-vous capables un jour de mordre les couilles de tous ces avortons qui encensent le travail, qui y trouvent la dignité de l'homme, alors que LE TRAVAIL FORCÉ EST LA PLUS IGNOBLE CRAPULERIE QUE DES HOMMES AIENT "INVENTÉ" POUR FAIRE CHIER D'AUTRES HOMMES.
Qu'y a-t-il de beau et de noble d'être obligé de se lever à 6 h du matin, de prendre les transports en commun (on est vraiment transportés de joie d'être tous des esclaves en commun!) comme du bétail qu'on mène à l'abattoir, et tous ces efforts grotesques pour se retrouver sot et endormi à reproduire des gestes dont on ne ressent absolument pas le besoin car on est totalement étranger à l'activité qu'on nous impose comme une nécessité.
Que voulez-vous, c'est la vie! dira-t-on. Mais c'est le Capital qui nous impose cette "vie", qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes, qui nous fait dire par nos bouches et nos esprits aliénés par lui que tout cela est immuable, dans l'ordre naturel des choses, éternel.
Tout cela est naturellement faux. ON PEUT EN FINIR AVEC TOUTE CETTE MERDE CAPITALISTE; sortons de nos chenils et imposons la société sans classe, sans travail salarié, où il ne sera plus nécessaire de vendre sa force de travail pour vivre enfin,
DE CHACUN SELON SES CAPACITÉS, A CHACUN SELON SES BESOINS
Détruisez vos cartes syndicales et prenez enfin vos problèmes en main !
Ce n'est PAS contre ce qu'on appelle "CRISE" qu'il faut se battre, c'est CONTRE L'EXPLOITATION CAPITALISTE.
FIN DU SALARIAT = FIN DU CHOMAGE
PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS,
SUPPRIMEZ
LES ARMÉES. LES POLICES, LA PRODUCTION DE GUERRE,
LES FRONTIÈRES, LE TRAVAIL SALARIÉ!
ARMES, POUVOIR, ÉCONOMIE AU PROLÉTARIAT
http://syndicats.contre.classe.ouvriere.over-blog.com
FOR Continuité : COPIER, DISTRIBUER, TRANSMETTRE, AFFICHER, PUBLIER, MAILER.
FAUSSE TRAJECTOIRE DE REVOLUTION INTERNATIONALE (C.C.I.)
Révolution Internationale est un cas particulier dans la mosaïque bigarrée des groupes qui se proclament révolutionnaires. Si sa particularité se devait aux recherches théoriques il mériterait des éloges mime sans accord. Mais non ! ce qu'il a de plus particulier réside dans sa faiblesse théorique -erreurs et bêtises à part- élevée par lui-même au sommet de la créativité idéologique contemporaine. Aucune autre tendance n'a eu le toupet de jauger les autres comme il l'a fait, quand il ne les anathématise pas d'un froncement de sourcils pontifical. Aucune sinon la sienne et son cérémonial Courant Communiste International ne se tient pour talisman secret du prolétariat pour et jusqu'à la consommation des siècles révolutionnaires. Amen.
En soustrayant sa valeur réelle de ses plus réelles présomptions, il reste un paquet de connaissances marxistes souvent utilisées à tort et à travers, auxquelles s'ajoute un volume énorme de vide pédanterie.
Les faits et les paroles sont là. L'accumulation de bévues vient de loin. Déjà les ancêtres immédiats de RI pronostiquèrent, lors de la guerre de Corée, l'imminence du troisième conflit militaire mondial. Et pour "sauver les cadres", ils prirent la clé des champs vers de lointaines terres d'étude; Idem à la veille de la fondation-de RI. La boucherie du Vietnam -assuraient-ils sans vaciller- irait en entassant des cadavres et en s'aggravant pour se convertir en déflagration impérialiste généralisée. Ils en étaient d'autant plus convaincus, qu'à ce moment-là le capitalisme traversait une de ses dépression et que selon leur compréhension du marxisme le système déchaînerait la guerre pour se débarrasser de la crise, détruire des richesses et s'offrir une autre période d'affaites en reconstruisant ce qui avait été détruit. Le commentaire est de trop.
Les événements de Mai 68 furent salués avec applaudissements comme prometteurs d'une prise du pouvoir à brève échéance, fruits de la crise de surproduction, à leurs yeux déjà en herbe et d'extension certaine. De retour en France, quelques-uns des cadres sauvés, avec certains rejetons à leurs côtés et 15 ans de méditation,,» leur actif, coururent sans vaciller discuter de la bonne marche révolutionnaire ... avec les situationnistes. Ils n'entrevirent rien de mieux et dédaignèrent froidement ceux qui critiquaient leur mollesse. Une réussite après l'autre peut-on dire brièvement en parlant par antiphrase.
Feu après, dans l'un de ses premiers numéros, RI fait une galipette conseilliste et commence tout de suite à installer, une brindille après l'autre, la nichée qu'on lui connait où couve la conscience (et la science, nom de Dieu!) du prolétariat mondial, dans l'attente de pouvoir la lâcher à travers ses mondes aliénés,
La conception de ce moment que RI s'est façonnée est l'essentiel de sa raison d'être et également cause de la trivialité matérialiste qui, si souvent, l'a amené à rater complètement son coup. La crise de surproduction qu'il prédit depuis 10 ans et plus troublera le monde, mettra en tension insurrectionnelle le prolétariat victime de celle-ci et alors la conscience révolutionnaire, c'est-à-dire RI, abandonnera son nid pour descendre dans la rue, d'humeur agitative, et être assimilée par les masses jusqu’ alors incapables de cela. Ceci n'est pas une caricature, mais la réduction synthétique -et exacte de la pensée ici commentée. Four RI, la crise de surproduction est le "Sésame, ouvre-toi" du devenir historique. Hors de celle-ci, RI ne voit que continuité du capitalisme, suivisme moutonnier du prolétariat, et résignation marginale pour sa part. Les démentis que l'expérience lui a fait encaisser à plusieurs reprises ne l’'ernpêchent pas d'aller de l'avant sans modifier son idée ni même freiner sa parlotte sur la crise et la conscience révolutionnaire. D'un fourvoiement après l'autre, les grèves sauvages survenues dans divers pays ont été considérées comme prélude d'une nouvelle période révolutionnaire-, toujours grâce à la crise.
En dépit de toutes ces grèves, dont l'importance réelle résidait dans leur anti-syndicalisme naissant et qui retournèrent d'elles-mêmes ou furent attirées au bercail syndicaliste, un numéro de Révolution Internationale du début 1971 exultait : "SALUT A LA CRISE!" Sous-entendu salut à la révolution imminente. Et en conséquence, lorsque le dictateur portugais Caetano, continuateur de Salazar, s'en alla à la hâte, RI, avec sa traine de cérémonie et en compagnie d'autres groupes dont le PIC, lança une proclamation dont le titre strident épuise le contenu : "Au Portugal, le capitalisme mondial fait face au prolétariat mondial". Ni plus, ni moins. A Lisbonne prenait son envol le processus d'achèvement des siècles révolutionnaires que les membres- de RI se sentent destinés à diriger.
La bévue apparaît d'autant plus énorme que, quatre ans après, on pourrait la croire de pure invention. Mais le texte circule par là en plusieurs langues.
En mettant une telle énormité en parallèle avec ce que RI continue de répéter lourdement à propos de l'Espagne de 1936, par pur aveuglement héréditaire bordiguiste, on obtient la. valeur exacte de ses appréciations historiques et de son aptitude théorique générale. Ci-dessous la simple énonciation des faits ; en Juillet 36, le prolétariat détruisit en combat l'armée nationale espagnole, la dissout, et automatiquement tombèrent entre ses mains, armes, économie et pouvoir, ce dernier étant dispersé en de multiples comités- gouvernement. Au Portugal, l'armée nationale, officiers et chefs colonialistes en tête, s'accorde le pouvoir, donne son passeport à Caetano et aux exploités des œillets pour l'acclamer. Mieux -encore, en Espagne le prolétariat défendit centimètre par centimètre sa révolution, jusqu'à l'insurrection anti-stalinienne de Mai 1937 et même après. Au Portugal tout commence par un son de clairon et finit par un son de clairon. Arrêté de RI : en Espagne il n'y a pas eu de révolution, mais antifascisme bourgeois, tandis qu'au Portugal débute une nouvelle vague révolutionnaire internationale.
Il est important de préciser que le stalinisme nia également la révolution en Espagne non pas avec des mots que le vent emporte, comme RI, mais avec tout le poids de ses armes et de sa scélératesse policière, calomniant et assassinant au bénéfice de 1 'antifascisme capitaliste. Par contre, le même stalinisme a parlé de révolution au Portugal, car sa règle de conduite est de nier la révolution là où elle existe (lire la combattre) et de parler d'elle là où elle est absente. Mais cette règle, qui date d'avant 56, joue encore à cache-cache avec les investigations théoriques de RI.
Après une si exceptionnelle séquence de bévues (et quelles bévues!) ça n'étonnera personne qu'en matière de théorie générale ses défenseurs s'égarent dans leurs propres méandres, sans que pour autant leur prétention ne diminue. En effet, qu'il s'agisse du pourquoi les syndicats sont réactionnaires, des conditions d'une future reprise révolutionnaire ou de l'appréciation de la période historique que nous vivons, ou bien ils ne trompent du tout au tout, .ou bien ils en restent à une approximation gauche.
D'après leur compréhension, les syndicats sont réactionnaires parce qu'ils n'ont cessé d'être réformistes et c'est le réformisme qui est devenu réactionnaire à notre époque. D'autre part, cette transformation se doit à la supposée incapacité absolue et définitive du système capitaliste de concéder quelque chose de durable au prolétariat. Voilà pressé jusqu'à la dernière goutte tout le jus théorique de RI dans ce domaine. Et qu'ils ne viennent pas se plaindre que leur pensée est ici schématisée. Le schéma d'une analyse vraie contient sa valeur entière et la rehausse même ; dans le cas contraire, celui d'une analyse fausse, il met son inconsistance en relief. Ainsi, le schéma : "Les philosopher ont interprété le monde, maintenant il s'agit de le transformer", présente dans la forme la plus pure et concise un monde d'idées et de possibilités.
La confusion entre concessions du capitalisme au prolétariat et réformisme est inadmissible chez un groupe qui a tant de prétentions théoriques. ALARMA (seconde série n° 26 à 27) a eu l'occasion de la dénoncer. Mais il est nécessaire ici d'en reparler succinctement parce qu’elle est étroitement attachée à la perspective globale de RI.
Les trois propositions contenues dans son anti-syndicalisme sont fausses, et la relation entre elles tirée par les cheveux. En effet, les syndicats ne furent jamais réformistes car le réformisme est la conception évolutive de la réalisation du socialisme, pas 1es concessions que peut faire le capitalisme de plein gré ou contraint par le prolétariat. Ceci a toujours existé car c'est une conséquence du jeu entre l'achat et la vente de la force de travail, pilier du système. Pour sa part, le réformisme à proprement parler, par son propre énoncé, nie la révolution et donc fut toujours réactionnaire vis-à-vis de cette dernière. Aujourd'hui le réformisme est absent de la scène mondiale. Non pas parce que les concessions: au prolétariat sont devenues impossibles mais pour des raisons beaucoup plus sérieuses.
La banqueroute du réformisme s'avéra complète entre les deux guerres et dans la pratique ce révéla par de sales combines avec le capital. En même temps, la solidarité politique fondamentale entre eux se transformait, pour le premier, en complète appartenance au second en tant que système. Se processus était accompli avant, le commencement de la seconde boucherie impérialiste qui devait voir s'implanter un facteur nouveau qui pointait depuis un certain temps et auprès duquel l'ex-réformisme fait mine d'apprenti. Il s'agit de la Russie en tant que grande puissance capitaliste, et de ses partis hors du pouvoir en tant que soutiens du système partout et surtout consciemment orientés vers le capitalisme d’Etat baptisé socialisme. Le réformisme a été réformé par l'évolution du système dont il attendait la mort précisément jusqu'à ce que celui-ci l'incorpore comme simple appendice. Par contre, les partis pseudo-communistes (à proprement parler staliniens) prennent directement leurs racines dans le capitalisme d'Etat. Ils n'ont rien de réformistes, ni même de libéraux bourgeois. Le cours démocratique, évolutif, national vers le socialisme dont ils se gargarisent tant est une pure feinte de leur préméditation réactionnaire.
Or, la consolidation et l’énorme élargissement du capitalise depuis la dernière guerre à nos jours a pour cause première et principale cette matérialité Russo-stalinienne. Elle- même engendre d'autres aberrations telles la prolifération de mouvements nationalistes, les matamores de telles, ou telles "brigades", et par répercussion d'autres narcotiques, les uns fumables ou injectables, las autres vide-cerveaux et esquinte-sexes. Mais ce n'est pas le lieu de traiter ici ce qui n'est pas an relation directe avec la pensée de RI.
RI se méprend sur la croissance industrielle des dernières décennies parce qu'il ne réussit pas à l'interpréter. Son enchaînement : guerre-reconstruction-crise-guerre est aussi simpliste que faux. La reconstruction était achevée au commencement des années 50. A partir de là, il y a eu nouvelle croissance quantitativement supérieure à l'échelon le plus haut de l'entre-deux-guerres. Et il y a eu aussi, amélioration du niveau de vie matérielle de la classe ouvrière, ce qui n'exclut pas mais conditionne une paupérisation relative très accentuée. Dit d'une autre façon, à l'augmentation de la masse du capital correspond une augmentation de la masse salariale et de chaque salaire individuel, bien que la disproportion entre l'une et l'autre s'agrandisse au fur et à mesure de la productivité moyenne par heure/homme. Précisément, dans une semblable croissance dirigée du système, s'encastre la nature réactionnaire des syndicats. Leur fonction dans la vente de la force de travail est passée, tout comme la croissance capitaliste, de spontanée ou anarchique, à dirigée, c'est-à dire qu'elle n'est plus mise en pratique et considérée par eux sous l'angle du prolétariat dans le capitalisme, pour être considérée exclusivement sous l'angle du capitalisme qui englobe le prolétariat et a besoin de lui. Lés syndicats ont cessé d'être des collaborateurs pour devenir une partie intégrante du système, de la même manière que le capital variable ou masse salariale constitue, avec le capital constant, l'unité fonctionnelle exploiteuse.
Il n'est pas moins faux d'affirmer, comme le fait RI jour après jour, que le capitalisme est incapable de concéder des améliorations stables au prolétariat. L'évidence du contraire saute aux yeux s sécurité sociale, logement, congés payés d'un mois ou plus, scolarisation, automobiles, radio, télévision, etc., ne seraient pas des concessions ? Il pourrait en venir d'autres et de meilleures, concédées en l'honneur de la productivité ou pour dévier une lutte, mais toujours en avantageant le système, ou bien pour lai permettre de résister à de graves attaques du prolétariat, non des syndicats. Un économiste et sociologue bourgeois, Fourastié, a démontré il y a 14 ans, que travailler 50 heures par semaine avec du pain gratuit à discrétion était réalisable sans transgresser le système (dans "les 40 000 heures"). La dénégation absolutiste de Révolution Internationale provient de ne pas avoir compris que le système fera autant de concessions petites ou grandes, inoffensives ou dangereuses pour lui, qu'il lui faudra pour se réaffirmer ou simplement pour sauver son existence. La nature même du capitalisme et de ses syndicats l'exige. Ainsi donc, quelque soit les concessions que puissent obtenir les syndicats cela aggravera l'emprise du capital sur le travail, ou bien elles seront faites pour sauver le système d'un péril mortel. Telle est la manière suivant laquelle s'enchaîne avec le système le caractère réactionnaire des syndicats et vice-versa. L’évidence de ceci est d.'autant plus grande que toutes les conditions pour entreprendre 1'organisation du communisme sont mures et archi-mûres. Mais cela ne semble pas suffire à la veine théorique de RI. Il lui faut un prolétariat désespérément affamé pour le considérer susceptible d'une attitude révolutionnaire. RI identifie croissance industrielle et développement capitaliste et ne localise la décadence que dans la banqueroute générale et définitive, ce qui équivaut à dire, dans l'impossibilité que les affaires continuent d'être des affaires ou en redeviennent. Il s'est confectionné une espèce de mixture entre la décadence et la crise de surproduction comme état permanent et en aggravation constante, de laquelle RI espère l'irrigation de la conscience prolétarienne. Primitivisme matérialiste apparenté à l'idéalisme. Ce n'est pas pour leur envier leurs exactitudes.
A l’inverse, tout ce qui est subjectif dans la marche vers la révolution et dans la révolution même, RI le taxe de subjectivisme et de volontarisme, c'est-à dire de substitution du vouloir à la réalité de l'être, de l'idéalisme au matérialisme. Il ne semble pas s'être rendu compte que la subjectivité est seule susceptible de saisir tout ce qui est objectif et d'en tirer parti, qu'il s'agisse de la matière inorganique ou de ce dont il s'agit ici, à savoir, l'histoire dans son actuel moment crucial. En conséquence, RI s'installe dans sa propre littérature en lançant- des dards ici ou là, dans l'attente qu'une crise de surproduction lui fasse le présent d'une période révolutionnaire. Les grande canonisés chrétiens ne sont pas les seuls à léviter en extase.
En résumant, les syndicats ne sont pas réformistes mais des organes du capital et pour le capital ; le capitalisme, et donc ses syndicats, peuvent, oui ! Faire des concessions au prolétariat (dans le sens de changements ou d'avantages, non dans le sens réformiste de marche évolutive vers le socialisme). La nature actuelle des syndicats est due à leur fonction-même auprès du capital variable comme partie du capital total et tendant à.la copropriété de celui-ci là où ils apparaissent comme quelque chose d'encore distinct. Mais le matérialisme de RI, on l'a déjà vu, est rigide comme un caillou. Il ne tient pas compte que le prolétariat est historiquement révolutionnaire de par sa qualité de classe salariée, dans cette société qui met en jeu des moyens scientifiques très raffinés aggravant sa condition, et non parce que les pannes de valorisation du capital privent de salaire une .grande partie de ses membres. C'est pour cela que la relation entre ses propositions et la motivation révolutionnaire de la classe ne tient pas debout. Par conséquent, elle est fausse. Ses nombreux textes sur la crise tournent invariablement le dos à ce qu'écrivit Marx à Engels dans une lettre du "19/08/52" le comble du malheur pour les révolutionnaires est de se préoccuper du pain des gens Aujourd'hui, ce comble est devenu une menace mortelle, car le jour où les principaux pays industrialisés auront 80, 100, 150 millions de chômeurs, ce seront les contre-révolutionnaires qui poussent au capitalisme d'Etat qui procureront le pain quotidien, moyennant les très connues pelle et pioche. Hitler absorba ainsi 10 millions de chômeurs peu après son accession au pouvoir, Staline consolida sa contre-révolution de la même manière et Roosevelt sauva de la banqueroute le capitalisme américain en mettant en jeu la première expérience dirigiste.de l'occident, avec syndicats subventionnés et à sa botte : C.I.O, A.F.L.
RI dédaigne les évidences du passé et celles d'aujourd'hui, visibles aux yeux les moins avertis, en recourant aux inventions qu'il a l'habitude de nous servir en matière d'élaboration théorique. Lors de la grande crise de surproduction, en 1929-30 et les années suivantes, le prolétariat mondial était vaincu -prétend-t'il-, la contre-révolution régnait sans entraves, alors qu'aujourd'hui ... aujourd'hui nous respirons la brise matinale d'une situation pré-révolutionnaire qui deviendra révolutionnaire lorsque la crise - encore une fois ! - se décidera à intervenir.
Première invention : que le prolétariat mondial ait été hors de combat lors de la crise en question. Il ne l'était même pas en Allemagne où il opposa à Hitler une activité obstinée en dépit du sabotage effectué par le parti pro-russe qui avait pour ordre secret d'empêcher le combat révolutionnaire. Encore lorsqu’Hitler fut nommé chancelier du 2ième Reich, éclate la grève générale à Berlin, instantanément taxée de provocation par les dirigeants "communistes". En 1931 entre en jeu le prolétariat espagnol qui multiplie les grèves générales, non plus économiques mais politiques ; degré suprême de ces grèves, il produit une grève insurrectionnelle dans tout le pays en 19-54 et prend le pouvoir dans les Asturies. Il revient à la charge en 1936, triomphe de l'armée et de la police les armes à la main, les dissout et prend des mesures de caractère socialiste auxquelles n'a jamais accédé la révolution russe en dépit de la prise du pouvoir par les soviets. Le prolétariat autrichien se-battit également en 1934, allant jusqu'à l'insurrection. Entre 1934 et 1936, le prolétariat français était en lutte, occupant les usines, d'où il fut délogé par- Thorez-Blum. En 1937, le prolétariat espagnol se jette contre le stalinisme dénoncé comme la contre-révolution capitaliste d'Etat, et le bat arme contre arme (journées de 'Mai 37 en Catalogne). C'est le point le plus élevé de la lutte de classe mondiale depuis Octobre Rouge. En arrêtant ici 1'énumération où, et quand, RI a-t'il vu une agressivité prolétarienne généralisée et presque simultanée d'un élan plus grand ? Mais RI semble se préoccuper des faits comme de sa dernière chemise. Il n'a vu en eux qu’anti-fascisme bourgeois et paramilitaire. Aberrante coïncidence avec les falsifications de la propagande stalinienne dans toutes les langues et avec ses plus profonds intérêts capitalistes, qui permirent au stalinisme, après avoir -laissé le chemin libre à Hitler, de détruire lui-même, et non en qualité d'agent bourgeois, la révolution communiste en Espagne.
Seconde invention : la prétendue situation pré-révolutionnaire actuelle, à moins que l'on ne donne au "pré" une temporalité aussi étendue qu'indéfinie, auquel cas on aurait pu dire la même chose il y a ans. Jugeant le présent comme jugeant le passé, II se désintéresse des événements concrets, obsédé par ses inventions préalables ou par ses caprices. Démonstration du fait que le volontarisme peut se réfugier également dans les ‘groupes attentistes - peut-on dire - comme dans les activistes. Les symptômes prémonitoires, pour 31, sont les grève» plus ou moins incontrôlées par les syndicats qui ont lieu dans divers pays, les événements de Pologne, n'oublions -surtout pas ceux du Portugal, peut-être les grèves d1 Espagne et surtout et avant tout, le Deus ex Machina de sa conception : LA CRISE, le dénouement de ces grèves a fini par être déterminé par les syndicats, sauf dans quelques prometteuses exceptions; et en Pologne, les conseils ouvriers passèrent de la première fougue de rébellion à la soumission au gouvernement et aux syndicats en fraternité autogestionnaire. On ne peut déduire de telles actions que la classe ouvrière soit en lutte, animée d'un esprit anti-capitaliste même nébuleux, marque caractéristique d'une période pré-révolutionnaire.
D’autre part, une telle situation pourrait de présenter subitement, sans s'annoncer et indépendamment la conjoncture capitaliste, provoquée par de puissantes causes sous jacentes dans la situation mondiale. La première des causes, cause objective, réside dans le gigantisme capitaliste qui inspire une répulsion chaque fois plus croissante et plus nette au prolétariat et aux autres couches travailleuses de la population. Une autre de ces causes se trouve dans les conditions de travail, consommation et vie, imposées par le capitalisme dit d'abondance, en plus de l'équilibre de la terreur. La troisième cause complémentaire des précédentes, est subjective et pour cela-même très importante. En effet, dans la conscience de la classe ouvrière, le leurre socialiste qu'était la Russie et avec elle tous les partis “ communistes perd sans cesse de son crédit, beaucoup plus de ce qu'il ne paraît. Ce leurre fut la cause principale de la déroute de la révolution pendant la période antérieure ; son discrédit est ce qui ouvre de nouvelles et grandioses possibilités au prolétariat ; son démantèlement produira comme effet une lutte mondiale irrésistible. Mais les facteurs d'apparition soudaine d'une situation révolutionnaire tombent hors du champ visuel des scrutateurs de RI.
En allant de l'avant, on est obligé de revenir au Deus ex Machina qui doit nous ouvrir les vannes d'une avalanche révolutionnaire et faire enfin des ouvriers des hommes majeurs et vaccinés, aptes à assimiler la conscience offerte par RI. A l'imitation des joueurs endurcis, les partisans de cette conception jouent tout sur la carte de la crise de surproduction. Si elle se produit - c'est leur croyance - le monde entrera en situation révolutionnaire ; si elle ne se produit pas : nouvelle bévue ajoutée aux antérieures. Ils se condamnent ainsi à tomber dans l'erreur dans les deux cas et particulièrement si la fameuse crise entre en scène. Car alors la conscience du prolétariat se fermerait plus que jamais à toute chose autre que celle de gagner un salaire quelconque, quelque soit celui qui l'offre. C'est ce qui arrivera irrémédiablement, à. moins qu'une organisation révolutionnaire ait attiré la confiance d'une grande partie de la classe avant que ne se produise la crise. Or RI s'interdit lui-même l'activité susceptible d'acquérir cette confiance ; c’est un de ses principes théoriques. De toute façon, les marchands de chair humaine exploitable trouveraient un terrain propice pour jouer le rôle de sirènes avant de se démasquer comme des sbires policiers.
Lorsque RI parle de crise, il joue l'équivoque entre deux sortes de crises totalement différentes : celle de surproduction et la crise de décadence de tout le système de civilisation actuelle. De fait, il se représente l'une et l'autre imbriquées, et même soudées entre elles. Mais par précaution quant à son incessante et vaine prédiction de l'imminence de la première, il ajoute qu'elle sera lente. Dix ans ont passé depuis ses premières prophéties, autant d'années qu'entre deux crises de surproduction dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Une lenteur semblable s’appellent immobilité dans n’importe qu’elle langue.
En effet ; troisième invention : une telle crise n'existe pas, puisque 1a production continue d'augmenter, à un rythme ralenti certes, mais aussi avec un nombre inférieur de salariés. Lee marchandises produites non seulement se vendent et réalisent la plus-value, mais elles se vendent plus cher qu'avant. Le contraire est inséparable de la surproduction. Pau ailleurs, de nouveau» capitaux continuent d’être investis tandis que d'autres sont déplacés vers des secteurs différents ; par contre, la surproduction amène le démantèlement de fabuleux capitaux et le retrait de la circulation monétaire, c'est-à dire déflation au lieu d'inflation. "Ce qui a lieu lors d'une crise de surproduction est justement qu'on ne peut plus vendre ou que l'on doit vendre en-dessous du coût de production, et même à perte." Et, "Destruction du capital par la crise signifie également dépréciation de masses de valeur qui empêche la rénovation adéquate du processus de reproduction du capital.
C'est la chute ruineuse des prix des marchandises"."Les usines ferment, les matières premières s'entassent, les produits finis s'accumulent à cause de leur abondance excessive sur les marchés ... la consommation se paralyse". On devine qui parle. Il était nécessaire de citer K .Marx dans l'espoir, certainement vain, de clouer le bec aux parleurs qui oublient l'A.B.C.
Par contre, la crise de décadence définie par le F.O.R. comme crise de civilisation capitaliste, non seulement existe, mais elle est indépendante de n'importe quelle autre crise ou avatars internes du système ; que ce soit surproduction ou affaires exubérantes avec des millions et des millions d'ouvriers licencias ou avec le plein emploi et la rareté de la main-d’œuvre, cette crise s'approfondit et s'étend année après année, inexorablement. Elle n'est pas causée par la contradiction entre l'offre et la demande de marchandises, force de travail comprise, ni par une disproportion quelconque d'investissements entre les nombreuses branches du capital, pas plus que- par la migration de bénéfices à grande échelle vers tel ou tel autre secteur, moins encore par les embrouilles monétaires ou de paiements internationaux, Toutes ses contradictions internes, le capitalisme, durant sa période chaotique, les a résolu, elles ont réapparu, et il les a résolu à nouveau, au prix de crises de surproduction, c'est-à dire en détruisant ou esquintant une partie de lui-même et en jetant dans la sous-consommation et la misère des centaines de millions de travailleurs. Cependant depuis lesplans quinquennaux russes et leNew-Deal yankee, ses économistes et gouvernants se sontmis à apprendre les lois qui régissent le mouvement du système.*
En se référant à elles, Marx disait sarcastiquement : "les exploiteurs les ignorent, bien que leur intérêt serait de les connaître". Les choses ont changé. Précisément parce que ces messieurs les exploiteurs ne sont plus maintenant aussi niais dans ce domaine, aucune -véritable crise de surproduction n'a éclaté depuis l'avant-guerre à maintenant, ce qui ne veut pas dire qu'il soit impossible qu'elles se produisent car des facteurs impondérables existent et existeront, sur lesquels un pronostic exact est dérisoire, du côté des réactionnaire s comme du côté révolutionnaire.
Il est incontestable - chose importante à signaler ici - que le capitalisme a esquivé jusqu' aujourd'hui la surproduction en orientant le placement d'investissements, l'absorption par le marché, dans une certaine mesure, le partage mondial de bénéfices et sa propre expansion décroissante ou en augmentation. Nous sommes en train de vivre un d ces moments ces dernières années. Mais, sauf irruption révolutionnaire du prolétariat, la période de décroissance ou de récession ne fera pas autre chose que de déboucher sur une nouvelle croissance, ce qui arrivait avant lorsque chaque crise de surproduction se dissipait. En un mot, la fonction aveugle de ce genre de crise, c'est aujourd'hui le dirigisme ou la planification du capital qui la joue. Qu'est-ce que cela sinon 1'arrangement du système, en rapport avec la connaissance plus ou moins exacte de ses propres lois ?
Ce qui est dit permet de comprendre que la crise de décadence est provoquée par ces lois-mêmes et est accentués par son utilisation savante. Sans que cela puisse être daté avec exactitude, depuis les premières décennies du siècle, la croissance du capital d'effectue à 1'encontre du développement social, du propre développement social caractéristique du système, comprenez à l'encontre d'un plus grand épanouissement du développement humain. La civilisation de la marchandise n'était en condition, à cause de son propre caractère, que d'amener la société et chacun de ses membres à un degré de culture et de liberté déterminé par sa relation essentielle production et consommation, c'est-à dire capital et salariat, et de ses vicissitudes dépendantes. Pour cela, tout comme les civilisations antérieures, le capitalisme mourra de sa richesse, de la bassesse réactionnaire de sa richesse. Elle finira lapidée par la révolution communiste, ou bien rongée par sa propre gangrène. Les foyers de cette dernière se forment et se manifestent sur des personnes et des organisations, tout cela étant du au retard de la rupture de continuité communiste. Ils ressemblent et ressembleront chaque foi».d'avantage aux métastases d'un cancer non traité à temps et se révéleront d'autant plus nocifs qu'une bonne part de ces personnes et organisations "anti-impérialiste "guérillérisent", terrorisent, patriotisent, "théorisent", "démocratisent", féminisent, désexualisent et pédérastisent même au nom de la révolution. Loin de représenter une chose positive comme ils le prétendent, ils sont une émanation puante du système ; dans lequel nous vivons ; ils contribuent à sa gangrène et, les uns plus que les autres, se révèlent nocifs pour le bouleversement révolutionnaire.
Cela -même qui a permis le développement de la civilisation capitaliste jusqu'à son apogée, se transforme à partir de là en stimulant de sa décadence. Bien examiné, le pourquoi est simple : parceque le capitalisme n'est pas un type d'organisation sociale humaine, mais au contraire repose sur l'oppression de classes, c'est-à dire qu'il est une organisation anti-humaine par essence et cela depuis son origine. Une fois épuisée, la marge d'amélioration consentie par sa propre armature sociale, au lieu d'une amélioration apparait une lente ou vertigineuse dégradation, selon les cas, qui laisse sans chair son squelette anti-humain.
Les symptômes de décadence, sociaux et mentaux, non seulement affectent les exploiteurs, mais aussi les faux révolutionnaires et, par rebond, les semi-révolutionnaires, bien avant qu’ils ni se manifestent comme symptômes de la décadence dans l'économie directement. Ceux-ci ne viendront que comme conséquence de l'aggravation des symptômes sociaux et mentaux, et on sous-entend faute de révolution. Il existe cependant, un aspect économique sous-jacent, indirect, où ils se manifestent mais il n'est pas statistiquement mesurable. Nous faisons allusion à la permanence de la croissance industrielle basée sur la relation capital-salariat. De là émane tout autre symptôme. Ainsi donc ceux qui ne voient la décadence que dans la banqueroute de l'économie actuelle ; ceux qui ignorent la différence, énorme, entre la croissance industrielle du système et son développement, ignorent également ce que signifie décadence et le contenu d'un développement social. Ils se condamnent, par conséquent, à se tromper complètement sur leurs prévisions parce qu’il y aura, répétons-le, croissance industrielle s'il n'y a pas révolution. La dernière croissance industrielle quantitativement la plus énorme eut lieu lorsque la décadence du système était nettement perceptible.
La pire des conséquences du matérialisme rudimentaire critiqué ici, c'est qu'il empêche la compréhension des solutions adéquates aux problèmes concrets du prolétariat, c'est-à dire celle de la révolution. Ses partisans en restent à des généralités et à des panacées, et en tant que groupe ils se placent en marge de la classe, voltigeant autour d'elle, en attendant que leur crise de surproduction donne, l'occasion de se poser. Révolution Internationale et le bordiguisme représentent le cas le plus patent de semblable aveuglement.
A ce stade, nous les révolutionnaires, nous ne devrions même pas mentionner l'origine économique de la crise. Nous nous y voyons forcés, d'autant qu'en plus de RI, beaucoup de groupes y compris des trotskystes, veulent cerner l'économique en chiffres de production qui ne seront palpables que par défaut révolutionnaire et dans un futur susceptible de se prolonger un siècle ou plus. Ceux-là mêmes sont imperméables aux manifestations sociales de décadence, comportements, idées et positions politiques qui précèdent le pourrissement d'un type de civilisation. Une fois de plus, la dialectique s'égoutte entre leurs statistiques et leurs syllogismes. Le capitalisme entra en décadence une fois qu'il eut créé les instruments de production et les désirs humains minimums pour donner cours à une autre civilisation supérieure. A partir de là, la décadence agit, non par impossibilité de croissance, mais par la croissance-même du capital à l'encontre du développement social, donc tératologique même dans ses aspects les plus scientifiques et apparemment intensifs (*). Là doit s'encastrer l'intervention des révolutionnaires, égrenant dans ses aspects partiels la transformation communiste, ces mêmes aspects que le prolétariat devra mettre en pratique une fois qu'il aura pris pouvoir, armes et économie. Hors de cela, tout ce qu'on pourra dire et écrire n'est que verbiage.)
(*) À ce sujet, voir "la crise de la contre-révolution russe, partie de la crise du capitalisme mondial" dans La brochure “ Parti-Etat, stalinisme, Révolution“. Aux éditions Spartacus
Document : Ferment .Ouvrier .Révolutionnaire.
Pour le F.O.R. Continuité
TAILLE DE FAUSSES IDEES
"Parmi les groupes plus ou moins révolutionnaires qui existent sur plusieurs continents (...) la maigreur et l 'incongruité théoriques des uns et des autres atteint une borne au-delà de laquelle on ne voit plus rien".
1976. Alarme n°13 réédition n° 40 octobre 1988 (35 ans après, rien n’a changé)
1976. Alarme n°13 réédition n° 40 octobre 1988
PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSONS-NOUS,
SUPPRIMONS LES POLICES, LES ARMEES, LA PRODUCTION DE GUERRE, LES FRONTIERES, LE TRAVAIL SALARIE
ARMES, POUVOIR, ECONOMIE AU PROLETARIAT
ABOLITION DU SALARIAT, DÉCRET OU MOUVEMENT ?
" Le capital suppose le travail salarié, le travail salarié suppose le capital, lia vont lu condition l'un de l'autre; ils se créent mutuellement". Marx
Cette évidence, trop souvent enterrée par ceux qui craignent l'authentique et définitive révolution prolétarienne, signifie bien ce qu'elle signifie. Pour abattre le capital, il faut en finir -avec l'achat et la vente de la force de travail. L'homme «luit cesser d'être une vulgaire marchandise; en cessant de l'être il détruit le règne de l'exploitation en général et de la marchandise en particulier.
Dans l'histoire du mouvement ouvrier, bien que ce qui est dit ci- dessus ne fut jamais perdu de vue par les révolutionnaires, les tactiques pour y arriver ne furent pas toujours les mêmes. Au 19ème, on parlait de programme minimum et de programme maximum. Le premier avait comme projet sa réalisation dans le cadre du capitalisme dans l'attente de l'opportunité permettant d'engager le combat pour la réalisation du programme maximum. Postérieurement, les fondateurs de la IV internationale, prétendaient fondre en un seul programme minimum et programme maximum. Ce qui donna naissance au célèbre programme de transition, programme qui dès ses origines n'a pas correspondu aux tâches du prolétariat, c'est-à-dire à la réalisation du seul programme aujourd’hui révolutionnaire, le programme communiste.
Nous ne nous attacherons pas dans le présent article â attaquer ceux qui intentionnellement ou par incompréhension défendent des programmes dépassés et donc réactionnaires, ou pis contre-révolutionnaires. il ne défendent en réalité que des programmés tout à fait capitalistes et ont oublié depuis longtemps ou cachent ce que détruire le capital signifie n'ayant comme perspective que celle de gérer un système qui n'en finit pas de pourrir, le capitalisme. Nous faisons référence ici aux organisations de "gauche" et "d’extrême- gauche.
Dans un certain milieu par contre, ils n'ont que cette expression à la bouche. C'est tout juste, si face à un problème soulevé par le manque d’hygiène dans les lavabos d’une usine, ils ne scandent pas: "Abolition du travail salarié". Voilà l'originalité de ceux qui se croient les champions de la subversion parce qu'ils ont entrevu que le salariat n'est qu'une chose abjecte qu'il faut détruire, et ce, le plus rapidement possible .Ce mot d'ordre ainsi figé n'est plus qu'un mythe de plus et ceux qui le défendent de cette manière le vident de tout son contenu. En fait, le refus de toute revendication autre qu'abolition du travail salarié, dénote l’incompréhension pratique de ce qu'est le capitalisme et par conséquent de ce qu'est la révolution prolétarienne. En effet, en théorie, tout le monde s'accorde à parler de mouvement ouvrier, de mouvement communiste, mais dans les faits la conception qu'ils ont de l'attaque du capital par le prolétariat est totalement statique et figée. Le mouvement commencerait avec l'abolition du travaille salarié, avant cela le néant: pas de lutte de classe (ni capitalisme, ni prolétariat).L'abolition du travail salarié est réduite de la sorte à un simple décret-loi émancipateur. Il suffirait que chaque prolétaire comprenne cela, et le tour serait joué. Avec des visions aussi simplistes, on n'aboutit à rien et le problème n'avance pas d'un saut de puce malgré toute la bonne volonté du monde
Le FOR, défend un programme d'action, “les taches de notre époque"(l) qui est souvent taxé par les mystiques de l'abolition du salariat de programme réformiste, et parfois même de "programme de transition trotskiste" reconnaissant un certain aspect de radicalisme en plus. Cela démontre encore une fois leur incompréhension totale. I*) Il ne peut être considéré comme réformiste puisqu'il n'envisage pas (à moins d'être aveugle) son application dans le cadre du capitalisme pour améliorer celui-ci ou le rapprocher du socialisme et qu'en plus il présuppose l'action déterminée du prolétariat en tant que force révolutionnaire. 2°). Il ne peut être comparé au programme de transition trotskiste dans la mesure où ce dernier n'attaque pas en premier lieu le salariat et en outre ce programme considère la concentration et la centralisation capitaliste (défense des nationalisations) comme des mesures progressives, exactement le contraire de ce que nous défendons. Avant de s'emballer dans une verve à radicalité exemplaire et à bon marché, mieux vaut lire attentivement ce que nous écrivons. La lutte de classe est une dynamique dans laquelle les révolutionnaires doivent s'évertuer d'intervenir de manière à contribuer à la pousser à son extrême, la révolution socialiste, c'est-à-dire a la perception par de larges masses du fondement de l'économie capitaliste et des moyens de la détruire, soit avant tout une attaque de la valeur par l'attaque du salariat. "Abolition du travail salarié" est un mot d'ordre révolutionnaire et même mot d'ordre révolutionnaire par excellence. Mais avant tout, il est une compilation de perspective d'actions proprement révolutionnaires qui doivent être comprises, même confusément, par ceux qui doivent s'émanciper de l'aliénation du travail salarié. Voilà la grande différence entre programme révolutionnaire et programme capitaliste camouflé sous une phraséologie mensongèrement ouvrière. Un exemple: les "revendications" syndicales font en faites partie de la programmation capitaliste ; une réduction des heures de travails est ainsi en relation avec un accroissement de l’exploitation, une hausse des salaires avec une hausse des prix etc... Les "revendications" syndicales ont donc pour objectif de cacher et de permettre un accroissement de l'exploitation et la continuité de la paupérisation relative du prolétariat. Ce qui n'empêche pas que le syndicat, acculé par une radicalisation de la classe, ne reprenne certaines des consignes que nous énonçons pour mieux mystifier le prolétariat, de la même manière que le capitalisme est prêt à faire des concessions pour reprendre la situation en main et en fin de compte écraser le prolétariat. Le syndicat, “rouage" indispensable du capitalisme, barre la route à toute conscience de classe, il empêche le prolétariat de s'attaquer au fondement même du système. Aucune "revendication" syndicale n'attaque la plus-value réalisée sur le dos des ouvriers. Et c'est de cela qu'il s'agit, à moins qu'il faille attendre la dictature du prolétariat au niveau presque mondiale pour décréter :"Abolition du travail salarié".
L'attaque du capital et donc du salariat par le prolétariat ne peut que commencer et doit commencer avant même la prise du pouvoir par le prolétariat, c'est ce qui fait du mouvement prolétarien, un mouvement. C'est ce mouvement que les syndicats entravent, dévient, étouffent. La nécessité de l’abolition du salariat doit être comprise par le prolétariat dans sa lutte. C'est à lui en effet de réaliser cet acte émancipateur. Il est donc nécessaire que la lutte ouvrière elle-même amène à l'acte d'abolition du travail salarié. Or cet acte ne peut provenir d'une idée parachutée eu slogan par les révolutionnaires du haut de leur belvédère d'observation. La lutte pour l'abolition du salariat est une pratique, les révolutionnaires conscients doivent y prendre part sinon ils se cantonnent dans le domaine de l’idéologie pure. Comme d'autre part, il ne peut s'agir en aucun cas d'améliorer ou de développer l'économie fondée sur le capital/salariat, mais d'en finir avec elle, il est indispensable de lier toute revendication, sans solution de continuité aux mesures suprêmes de la révolution prolétarienne mondiale. Confondre attaque du salariat et abolition de celui-ci, empêche ceux qui font cette confusion de participer réellement au sein du mouvement prolétarien et donc de dénoncer clairement les forces qui l'entravent (syndicats, "gauche" et "extrême gauche").
Alarme N°6